Ce film de Bertolucci - dont je devrais revoir Le dernier tango à Paris que je n’ai plus regardé depuis sa sortie - me touche car il traite des années 1968. A l’époque, j’avais 16 ans, et quelques années plus tard, au début de mes études pour devenir prof (régent, en Belgique)... je lisais Le petit livre rouge... après un premier vote communiste aux communales !!!!
Je n’avais pas pigé, au début du film qu’Isabelle et Théo étaient frères et sœurs, jumeaux, de surcroît.
Et justement, plus qu’un film sur "mai 1968", j’ai perçu ce film comme consacré à la gémellité et à une impossible quête identitaire aux risques de la fusion. Deux acteurs que j’apprécie sont pour beaucoup dans ma perception très positive de ce film : Louis Garrel et surtout Michael Pitt. J’avais découvert ce chanteur/acteur successivement dans Last days, Finding Forrester, le surprenant, dérangeant et époustouflant Hedwig and the Angry Inch, ensuite dans la série Dawson’s Creek. Après The dreamers, ce fut Bully. Il me reste à découvrir Funny Games US.
J’ai lu sur des forums la perception globalement critique, voire négative du film de Bertolucci mais je revendique ma position. Tout y concourt : la nostalgie de ces années, la bande son - ben oui, dans ces années-là, des choses tournaient bêtement, en boucle, à la radio, dans ma tête - le jeu de ce trio d’acteurs, y compris Eva Green, la fille de Marlène Jobert, l’image des corps, de la sexualité, le repli sur un centre inatteignable, l’impossible fusion des jumeaux... mais en particulier, un Michael Pitt qui sera phagocyté, peu à peu, par ce duo qui ne sera jamais trio véritable.