Synopsis : Chine, IX siècle. Nie Yinniang revient dans sa famille après de longues années d’exil. Son éducation a été confiée à une nonne qui l’a initiée dans le plus grand secret aux arts martiaux. Véritable justicière, sa mission est d’éliminer les tyrans. A son retour, sa mère lui remet un morceau de jade, symbole du maintien de la paix entre la cour impériale et la province de Weibo, mais aussi de son mariage avorté avec son cousin Tian Ji’an. Fragilisé par les rebellions, l’Empereur a tenté de reprendre le contrôle en s’organisant en régions militaires, mais les gouverneurs essayent désormais de les soustraire à son autorité. Devenu gouverneur de la province de Weibo, Tian Ji’an décide de le défier ouvertement. Alors que Nie Yinniang a pour mission de tuer son cousin, elle lui révèle son identité en lui abandonnant le morceau jade. Elle va devoir choisir : sacrifier l’homme qu’elle aime ou rompre pour toujours avec "l’ordre des Assassins".
Acteurs : Shu Qi, Chang Chen, Satoshi Tsumabuki.
The Assassin mérite largement le prix de la mise en scène reçu à Cannes en 2015. Tout concours à nous offrir un film de toute beauté : le cadre, les couleurs, les paysages, les costumes, le passage du noir et blanc à la couleur, du format 4/3 au 1.85 chacun des éléments concours à conduire à un objet filmique proche de la perfection. Le spectateur a presque l’impression de découvrir les images qu’un peintre dessinerait devant lui. Rien n’est superflu et rien ne manque, du moins dans les images.
Tout serait-il pour le mieux dans le meilleur des mondes dans le dernier Hou Hsiao-hsien ? Nous sommes plusieurs critiques à répondre "non". C’est que le réalisateur paraît avoir oublié de nous raconter une histoire. Convenons qu’il ne s’agit pas d’un film de sabre. Il y a environ trois combats durant le film et encore, le focus se fait à peine sur ceux-ci. La caméra s’attarde souvent sur d’autres éléments. Certes on se rend bien compte que l’héroïne est partagée entre son sens du devoir et l’amour (interdit ?). Mais que tout cela est lent, d’une insupportable lenteur (image : les limaces de mon jardin sont plus rapide la nuit pour venir mange la nourriture destinée aux chats !). Bien plus, malgré ce rythme qui risque d’entraîner le spectateur vers l’assoupissement - sauf durant les rares scènes de combats, le réalisateur arrive à rendre l’histoire embrouillée en mêlant différentes intrigues sans vraiment les expliciter ! Les acteurs - sauf les enfants - manquent parfois de naturel.
Le charme de ce film aux images somptueuses - j’insiste - n’a pas eu d’effet sur moi, n’hésitez donc pas à consulter d’autres critiques, ainsi celle, plus positive, de Gérard Crespo sur le site Avoir A Lire.