Synopsis : Anton Corbijn revient sur la rencontre entre le photographe du magazine Life, Dennis Stock, et le jeune James Dean, et sur la contribution de ses photos mondialement célèbres au véritable culte qui sera voué à l’acteur. En 1955, l’ambitieux photographe hollywoodien Dennis Stock et James Dean qui n’est encore qu’un inconnu, se rencontrent à l’une des fêtes de Nicholas Ray. Stock détecte chez ce jeune acteur, qui vient de terminer le tournage de East of Eden, un talent extraordinaire et espère développer sa propre carrière grâce à une série de portraits pour le magazine Life. Dean, le nouveau venu, est stressé par les demandes de Jack Warner, le patron du studio, qui souhaite l’associer à la promotion du film d’Elia Kazan et part se cacher à la campagne. Stock accompagne la star qui a peur de la caméra dans le ranch où il est né, dans l’Indiana où il a ses racines. Une fois rentré à New York, Stock capture l’image mondialement célèbre qui immortalise la légende jusqu’à aujourd’hui.
Acteurs : Robert Pattinson, Dane DeHaan, Ben Kingsley
Ce n’est pas véritablement un biopic qui nous est proposé, tout au plus une tranche de vie, quelques mois de deux personnes, un photographe, Dennis Stock et James Dean un tout jeune acteur dont la carrière [1] tiendra en deux films mythiques : À l’est d’Eden d’Elia Kazan, La Fureur de vivre de Nicholas Ray (auxquels il faut ajouter Géant de George Stevens, qui dans lequel il interprète un second rôle). L’acteur idole d’une génération va mourir à l’âge de 24 ans, dans un accident de voiture. Le film sortira en Belgique une semaine avant le soixantième anniversaire de sa mort (et le jour anniversaire aux USA, soit le 30 septembre !).
Si nous retrouvons un acteur aguerri, Ben Kingsley, dans le rôle de Jack Warner, ce sont surtout les deux acteurs principaux qui transcendent l’écran. A commencer par Robert Pattinson qui a décidément fait du chemin depuis Twilight, en sortant des sentiers trop battus où cette saga adolescente risquait de l’enfermer [2]. Si Pattinson a à peine plus de deux ans que celui de son personnage en revanche, Dane DeHaan, 29 ans, en a cinq de plus que Dean. Cet acteur [3] paraît plus jeune et arrive à incarner James Dean dans sa fragilité, sa candeur, son impétuosité et son caractère rebelle, à défaut de lui ressembler physiquement.
Life, du nom du célèbre magazine de photoreportages dans lequel Dennis Stock a publié les photos de James Dean en 1955, nous fait découvrir cette relation naissante entre ces deux jeunes débutants, chacun ayant des idées (préconçues ?) sur son futur, sa carrière et ses relations. Nous découvrons Dennis et Stock en lien, le premier avec son ex-épouse et son fils, le deuxième avec ses parents, dans leur ferme, dans l’Indiana.
Le film m’a beaucoup touché, ému et j’étais en état de spleen après la sortie. C’est une émotion contenue qui traverse tout le film [4] et qui peut être générée par ce que nous savons du destin tragique de Dean. C’est aussi un hommage au travail de photographe de Stock (dont on verra certaines de ses photos dans le générique final). Son interprète utilise d’ailleurs un appareil Leica et prend véritablement des photos durant le film [5] [6].
Bravo donc Monsieur Corbijn, pour ce film après le biopic Control (sur la vie de Ian Curtis), en 2007, puis l’excellent film d’action - mais peu connu - The American avec George Clooney et, l’année dernière, Un homme très recherché (A Most Wanted Man).