Synopsis : Un cambriolage brutal tourne désespérément mal. Dave, l’un des deux voleurs, est contraint de laisser son frère Kenneth derrière lui. Quatre ans plus tard, Kenneth sort de prison et a beaucoup changé. Dave est à nouveau dans le droit chemin et tente d’aider son frère dès que possible, mais il observe avec tristesse l’incontrôlable Kenneth tenter de reconquérir son ex-petite amie Sylvie à tout prix.
Acteurs : Kevin Janssens, Jeroen Perceval, Veerle Baetens, Eric Godon, Jan Bijvoet, Sam Louwyck.
D’Ardennen (The Ardennes à l’international) fera l’ouverture du Festival de Gand et sera présenté en première mondiale au Festival de Toronto avant de sortir en Belgique à la mi-octobre et probablement pas en France. Dommage pour les Français qui me lisent, car ils auraient eu l’occasion de découvrir de nouveau la vitalité du cinéma belge flamand.
Robin Pront a réalisé quelques courts Plan B (20’, en 2008, voir au bas de cet article) et Injury Time (15’, en 2010 avec Matthias Schoenaerts et Jeroen Perceval) avant D’Ardennen dont il écrit le scénario avec Jeroen Perceval, un des acteurs principaux. Le film nous montre la relation entre deux frères, petits braqueurs, presque minables dont l’un va (tenter de) s’en sortir en reprenant le droit chemin, grâce notamment à sa petite amie. Mais quand son frère sort de prison après quatre années (il avait été condamné à sept, car les faits qu’on lui reprochait liés à ses nombreuses récidives ont obligé le juge à être sévère) un secret va devenir un grain de sable dans leur relation : c’est que la petite amie de Dave... était auparavant celle de son frère Kenneth (Kevin Janssens). Comment garder ce secret lorsque les frères se retrouvent en famille, avec la mère et la petite amie que l’un tente de reconquérir tandis que l’autre cache leur liaison ? Le film nous montre donc l’évolution des personnages, la relation avec la fille, les non-dits, et ensuite la situation qui dégénère pour trouver son climax dans les Ardennes, d’où le titre. A ce moment-là, la violence verbale, physique et quasiment gore est telle que le film aurait pu être présenté dans le cadre du BIFFF !
Nous aurons l’occasion de découvrir de bien curieux personnages : un amateur de bonsaïs, un étonnant travesti dans un coin perdu des forêts ardennaises. Difficile d’en dire plus s’en trahir l’intrigue qui risque de vous scotcher dans votre fauteuil, notamment un retournement de situation auquel on n’est pas préparé, sinon par trois scènes où la caméra est en plongée verticale. La première sur des frites en train de cuire, la deuxième sur une personne en train de vomir dans la cuvette des WC, la troisième sur un véhicule sur une route ardennaise et la quatrième... sera à découvrir à l’écran, à la fin du film.
Longtemps après la sortie de la salle, vous réfléchirez à cette fin, à la dégradation de la situation, et surtout à découvrir jusqu’où peuvent conduire l’amour et la jalousie. Un étonnant film flamand (avec sous-titrage bilingue, car une bonne partie est en dialecte anversois) mais qui assume sa belgitude.
(que l’on se rassure, il n’arrivera rien au chien !)
Bande-annonce :
Plan B - court métrage de Robin Pront en VO sous-titrée en flamand