Synopsis : Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont son moteur, sa fierté, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.
Acteurs : Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche.
Fatima a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs cette année à Cannes. Le réalisateur adapte un recueil de poèmes écrit par Fatima Elayoubi.
Je suis vraiment déçu de ma déception par rapport à ce film ! Dieu sait (!) que la thématique abordée me touche et que j’apprécie les trop peu nombreux films qui l’abordent. Ce sont les difficultés d’intégration qui sont abordées ici, avec pudeur. Les itinéraires de personnes qui sont déracinées et du lieu même de leur exil (parce que c’est un exil que de quitter sa patrie pour aller en terre étrangère, fut-elle paradis rêvé !) tentent de se construire tout en subissant l’opprobre de leurs coreligionnaires. Qu’il s’agisse de jalousie ou d’autre chose, elles ne seront jamais dans la norme, ni celle de leur culture (malgré le foulard de Fatima) ni celle du pays dit d’accueil. Il y a l’obstacle de la langue et un accident, une chute permettra, paradoxalement, à Fatima de rebondir, de reprendre pied dans se qu’elle maîtrise, sa langue maternelle.
Elle pourra alors coucher sur le papier sa difficulté de vivre, de s’insérer, le mépris dont elle est l’objet et en même temps tout ce qu’elle permet comme loisirs, aux Français qui l’exploitent sans vergogne. C’est la difficulté relationnelle avec les filles qui ne veulent pas reproduire la situation de leur mère qui est coulée (au double sens du verbe) dans un moule.
Et sur le papier, de façon théorique, c’est parfait et pourtant, sur la toile, cela n’a pas pris. Si le film dure à peine 79 minutes, il a semblé deux fois plus long à plusieurs critiques qui estiment que Fatima est plus proche d’un documentaire pour Arte après 23h. Ou encore, qu’il est du style des défuntes émissions Strip-tease en Belgique. J’avais l’impression que certaines actrices avaient des difficultés à incarner leur rôle, comme des débutantes.
Alors, c’est peut-être moi, ce n’était pas mon jour, que sais-je et je ne voudrais pas que l’on se base sur ma seule appréciation. Aussi, n’hésitez pas à lire le regard que d’autres confrères portent sur le film :