Synopsis : Elle est la plus rousse, la plus belle, la plus myope, la plus sentimentale, la plus menteuse, la plus vraie, la plus déroutante, la plus obstinée, la plus inquiétante des héroïnes. La dame dans l’auto n’a jamais vu la mer, elle fuit la police et se répète sans cesse qu’elle n’est pas folle... Pourtant... Ce qui lui arrive est à n’y rien comprendre. On lui a cassé la main dans une station-service. Juste la main, sans lui prendre l’argent. Comme pour lui dire que partout, où qu’elle soit, on pourra lui faire mal, par petits bouts, jusqu’à la fin, et que jamais, quelle que soit la fuite, elle ne pourra être seule, libérée de ce qu’elle sait, du passé et de ce qu’elle cache...
Acteurs : Freya Mavor, Benjamin Biolay, Elio Germano, Stacy Martin, Thierry Hancisse.
Sfar adapte le roman homonyme de Sébastien Japrisot. Anatole Litvak s’était déjà attelé à une adaptation cinématographique en 1970. Je n’ai ni lu ni vu l’un et l’autre. C’est donc vierge de tout a priori [1] que je suis entré en salle pour découvrir un film aux images somptueuses chiadées, des effets de style : ralenti, split-screen pour nous mener à un bizarre twist final que plusieurs devineront en cours de route.
Tout semblait bien partir. Dès le début, les multiples jeux de miroir m’ont fait songer au téléfilm eu deux parties Welt am Draht (Le monde sur le fil) réalisé en 1973 par Rainer Werner Fassbinder, mais ce n’est probablement pas le lien voulu par le réalisateur et ce n’est lié qu’à ma propre cinéphilie !). En "réalité" ces jeux de miroir, de lunettes, de visages visent à intriguer le spectateur et à lui faire perdre ses repères mais nous sommes loin, bien loin de Fassbinder et tout parait ici bien (trop) clinquant.
Bien sûr on tente de nous donner des (fausses) pistes pour nous embrouiller mais à partir d’un moment c’est de trop et tout parait bien vain. Là où certains ont vu un film hitchcockien j’y ai vu un exercice vain, futile et artificiel.
Quand au twist final... bof. Je rêvais d’un retournement de situation ou d’un dévoilement de plus haut niveau, un peu comme dans Spoorloos (L’homme qui voulait savoir), réalisé par George Sluizer en 1988 ou le remake The Vanishing (La disparue) qu’il réalise cinq ans plus tard en 1993.
Et comme souvent, je ne souhaite pas condamner un film. J’ai pu me tromper du tout au tout ! J’invite donc à ne pas se fier à mon seul jugement et on lira par exemple un avis très globalement positif de Nicolas Gilli sur le site Filmosphère. En cherchant un peu vous pourrez trouver d’autres avis.