Synopsis : Dès leur naissance, des jumeaux sont séparés. La petite fille grandit dans un milieu bourgeois, tandis que son petit frère aboutit dans un gang de rue. Ils ignorent tout l’un de l’autre. Douze ans plus tard, leurs chemins se croisent et ils découvrent le destin que leur ont imposé les adultes, contre leur gré. Ce n’est que le début d’un voyage passionnant à la découverte de leurs racines, à la recherche de leur indépendance. Mais ni l’un ni l’autre n’est en mesure d’échapper à son passé...
Acteurs : Matt Devere, Natali Broods, Jerry Killick, Orsi Toth.
Ce film belge tourné en roumain (majoritairement) et en anglais qui couvre douze années d’existence est une heureuse découverte malgré quelques éléments surprenants et déroutants. Ainsi, il est tout particulièrement difficile d’appréhender le sujet du film. De quoi s’agissait-il ? Que venions-nous de voir ? Une histoire de jumeaux séparés ? Celle de trois adultes : un homme pris dans une relation triangulaire avec deux femmes ? Celle de la violence des humains entre eux et aussi contre les animaux ? S’agissait-il d’une histoire d’eau tant l’eau et la mer sont présents (les chevaux au début du film, les chevaux sur la plage, la bande de jeunes au bord de l’eau, l’au sous le pont où se commettent tant d’exactions ?
Tant de pistes sont offertes et sont tellement riches que l’on risque l’équivalent d’une indigestion. C’est bon, beau, passionnant mais parfois indigeste. Faut-il le regretter ? Oui, non ? Pas plus que les gâteaux dont on peut s’empiffrer à un moment. On regrette mais c’était bon sur le moment. C’est ici un premier long métrage (après de nombreux courts) de ce réalisateur qui est également chorégraphe. Et cela se sent tout au long de son film : la mise en scène, tant des enfants que des animaux est fascinante.
Ainsi Wim Vandekeybus arrive à nous faire prendre conscience des dangers et des risques que les humains courent. Tout est source de danger : la mer - y compris pour les chevaux (une des scènes remarquables et énigmatiques du film !), pour les chiens, pour celles qui croisent la bande de jeunes, pour ceux-ci, y compris entre eux, à commencer par la phase d’initiation du nouveau venu. Tous ces êtres sont fragiles, même le(s) meneur(s) de bande.
Arrive un moment où ce qui était séparé va se joindre sans le savoir. Joindre, lier, littéralement par les liens du sang car c’est la présence d’un groupe sanguin extrêmement rare (Bombay) qui va permettre une rencontre et une possible réconciliation. Possible et en même temps probablement impossible ? C’est qu’il peut y avoir une perte en cours de route. Se sentir pris à la gorge, avec l’impossibilité d’appeler, de crier.
Il me faudra revoir le film pour en apprécier toute la saveur en connaissance de cause et d’autant plus que je n’arrive plus à me souvenir du personnage de Frank [1]. Par ailleurs il a quelques curiosités voire incohérences dans le scénario : ainsi Sara qui demande plusieurs années après les faits ce que sont devenus les chiots (certes on les a vus à l’écran quelques minutes plus tôt... mais nous sommes des années plus tard !) et encore, lorsque l’on retrouve la même chienne [2] qui avait mis bas, bon pied, bon oeil bon poil et bonne mâchoire... douze ans plus tard... alors qu’elle devrait être amorphe avec au moins 13 à 14 ans (soit 90 à 100 ans en équivalent "humain !)...