Synopsis : Une nouvelle adaptation du célèbre roman de Gustave Flaubert. Emma est une jeune fille de ferme naïve, dont le désir romantique est alimenté par les romans lus dans sa jeunesse. Elle profite de son mariage avec le médecin de campagne Charles Bovary pour s’affranchir de sa famille et de la vie paysanne. Après le mariage, Emma part vivre dans le petit village français où travaille son mari. Elle tente d’être une bonne épouse, mais son désir de mener une grande vie reste très présent et Charles semble trop simple pour lui offrir ce à quoi elle aspire. Elle rencontre alors Leon qui, tout comme elle, ne s’intègre pas à cette monotone vie de campagne. Leon s’enflamme pour elle, mais sans réciproque. Quand le Marquis d’Andervilliers entre en scène et invite Emma à une partie de chasse sur ses terres, un nouveau monde s’ouvre à elle…
Acteurs : Mia Wasikowska, Olivier Gourmet, Ezra Miller, Laura Carmichael, Paul Giamatti, Rhys Ifans, Logan Marshall-Green.
Madame Bovary, en anglais, tourné en France, par une réalisatrice française, c’est singulier. Si la Toile ne s’en faisait pas écho, la presse locale s’en chargeait, dès avant le tournage, à preuve les divers articles publiés par un quotidien local Le-Perche. Après une quinzaine d’adaptations à l’écran de ce classique de la littérature française, écrit par Gustave Flaubert de 1851 à 1856, fallait-il celle-ci ?
En tout cas, nous avons là un très beau film en costume. Les ambiances d’époque sont bien rendues et les images sont superbes. Le problème est de tenir en haleine le spectateur quand il s’agit d’une histoire archiconnue, dont on connait le déroulement et la fin (la mort d’Emma est d’ailleurs montrée dès l’ouverture du film). Sans démériter, la réalisatrice française s’est peut-être fourvoyée en nous en proposant une version anglaise. D’autant qu’il y a quelque chose d’extrêmement irritant à entendre tous ces Français parler anglais tandis que les religieuses parlent en français et que les paysans chantent également dans cette langue. Même si le défaut est moins prononcé que pour Suite française de Saul Dibb, je persiste à penser qu’il faut, dans ce cas, garder la neutralité d’une langue unique. Ainsi, Ben-Hur est tourné en anglais ou encore, dans Dodge City (Les conquérants, 1939) où l’on précise même en voix off au début du film qu’il s’agit d’une histoire vraie, mais que les "Indiens parleront anglais". Voilà qui est bien dit et bien fait. Ici donc, c’est regrettable.
Donc une impression mitigée, malgré la beauté du film. Plus que par Mia Wasikowska qui interprète une Madame Bovary que l’on a envie de gifler tant elle est ch*ante, j’ai été bluffé impressionné par le jeune Ezra Miller [1] qui joue le rôle de Leon Dupuis un de ses jeunes amants. Il s’agit certes d’un second rôle (et il disparaît pendant un certain temps de l’histoire et donc de l’écran), mais il confirme le talent qu’il avait manifesté en 2011 dans We Need to Talk About Kevin et l’année suivante dans The Perks of Being a Wallflower (Le monde de Charlie). Sa présence à l’écran entraîne donc un petit coup de pouce dans ma cotation !