Synopsis : 1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. Lorsque Delphine et Carole se rencontrent, leur histoire d’amour fait basculer leurs vies.
Acteurs : Cécile de France, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky, Kevin Azaïs.
La vie de Delphine, chapitre I & 2
Catherine Corsini nous invite à plonger dans les années 70 pour découvrir une histoire d’amour entre deux femmes, entre deux milieux et cultures : en province (à la campagne) et à la capitale. Delphine, fille de paysans, est condamnée à suivre le chemin tracé pour elle : reprendre la ferme avec l’aide d’Antoine (Kevin AZaïs), un jeune homme amoureux d’elle et qui lui est destiné. Mais dans ce trou perdu, Delphine vit une amitié singulière dont elle sait qu’elle n’aura pas d’achèvement et ne pourra pas se concrétiser. C’est là le premier chapitre de sa vie et il est probable que ce sera le seul de son existence...
Jusqu’à ce que, dans une deuxième chapitre de sa vie, Delphine (Izïa Higelin) monte à Paris et découvre les premières militantes féministes et l’une d’entre elles, Carole (Cécile de France). Elle vit en couple avec son compagnon, et sera troublée par Delphine. Refusant tout d’abord de passer sur l’autre rive Carole se laissera séduire par celle qui vient de sa campagne. Son couple en sera chamboulé et elle finira par laisser son compagnon Manuel (joué par Patrice Tepasso) à Paris pour retrouver son amante à la campagne.
Carole à la ferme
Carole rejoint donc la campagne et la ferme, par amour pour Delphine. Mais il lui faudra loger dans une chambre seule et faire profil bas par rapport à la mère de Delphine (un peu comme Xavier Dolan dans son film Tom à la ferme). Mais à la ferme, il y a aussi Antoine qui ne rêve que d’acquérir le coeur de Delphine.
Brokeback Mountain féminin ?
Tout sera-t-il aussi simple. Alors que Carole assume son homosexualité, qu’en sera-t-il de Delphine ? Entre Carole et sa mère ; entre Carole et Antoine ; entre Paris et la ferme, quels seront les choix qu’elle devra accomplir ? Elle qui avait découvert de nouveaux combats féministes dans un amphithéâtre de la Sorbonne ! Elle qui avait ouvert les yeux et le coeur de Carole ? Elle qui adhérait aux mots de celle-ci : "On n’est pas contre les hommes, on est pour les femmes." quel choix pourra-t-elle faire ? Que (qui) devra-t-elle abandonner ? Ce n’est pas un western comme Brokeback Mountain (qui se déroule sept ans plus tôt) mais les enjeux sont les mêmes : nous sommes aussi à la campagne, avec ses préjugés et les difficultés de s’assumer.
Un hommage aux femmes...
Un très beau film, très humain, très émouvant avec des scènes de nu et de sexe qui sont très belles et filmées avec beaucoup de respect et de pudeur. Le film nous plonge aussi dans des combats des années 70, ce dont la réalisatrice souhaitait rendre compte : "J’avais l’envie profonde de rendre hommage aux femmes féministes qui ont souvent été vilipendées, traitées de mal baisées… Moi-même je n’ai pas été une très grande féministe pendant des années, je n’étais pas loin de partager cette image d’elles. Mais je me suis vite rendu compte que beaucoup des acquis sur lesquels je vis aujourd’hui, on les devait à ces femmes qui se sont battues, engagées. Un grand nombre d’entre elles étaient homosexuelles. Grâce à ce mouvement, enfin, elles pouvaient faire entendre leur voix. De fait, les homosexuelles ont beaucoup fait pour l’émancipation des femmes en général. Il y avait une vitalité, une insolence dans le mouvement féministe qui m’a séduite. Je ne vois rien aujourd’hui de comparable. J’ai compris que le féminisme mettait l’humain au centre, et ça a été le grand principe de l’écriture du film." (Extrait du dossier presse).