Synopsis : Adaptation des mémoires de Vera Brittain. Alors étudiante à Oxford, la jeune Vera décide de s’engager en tant qu’infirmière dans l’armée pendant la Première Guerre Mondiale, durant laquelle elle perd son fiancé et un frère. Après la guerre, la jeune femme revient à Oxford et devient une auteure et une féministe célèbre.
Acteurs : Alicia Vikander, Kit Harrington, Hayley Atwell, Dominic West, Emily Watson, Miranda Richardson, Anna Chancellor, Colin Morgan.
Que voilà un excellent film a découvrir en cette année où nous faisons mémoire de la Grande Guerre. Le film n’est pas exempt d’émotion, voire de sentimentalisme. Peut-être, probablement, mais il faut passer outre pour découvrir ce récit, adapté des mémoires et de l’histoire vraie de Vera Brittain. Cette femme, une des pionnières du "féminisme", devant trouver sa place dans un monde masculin propose grâce à son regard et son action un véritable plaidoyer antimilitariste.
Nous découvrons le parcours de Vera qui souhaite devenir femme de lettres et étudier à Oxford et dont la Guerre viendra brutalement interrompre ses ambitions.Les images insouciantes des débuts [1] nous présentent les différents protagonistes : Edward, le frère de Vera (Taron Egerton), deux de leurs amis, Victor (Colin Morgan) et Geoffrey (Jonathan Bailley) et enfin son fiancé, Roland Leighton à qui Kit Harrington (oui l’acteur de Game of Thrones) donne une personnalité tout en nuances.
Peu à peu, la guerre fera son apparition, en arrière-plan. Quelques journaux, des conversations. L’illusion ensuite que non seulement elle ne durera pas longtemps, mais que c’est un honneur d’y participer. C’est bien sûr le rôle des garçons, ils le feront, tandis que les femmes elles sont bonnes à tricoter des chaussettes pour les fils, les amis, les frères, les époux ! Des images idylliques, la caméra va nous faire basculer dans l’horreur. Parfois au plus près des tranchées, mais souvent bien loin, dans et aux alentours des hôpitaux de fortune. C’est que Vera veut s’engager elle aussi, au plus près, demandant à être infirmière tout près du front. Elle découvre avec nous les multiples et terrifiantes blessures de guerre, le nombre de blessés et de morts. Certains plans montrent l’horreur au plus près et à d’autres moments des plans en hauteur accentuent la dimension dramatique par le nombre de corps au sol.
Il faut entrer dans le récit dont je ne dévoilerai pas ici le déroulement ni l’issue. je répète, cela tient à certains moments du mélodrame, mais celui-ci permet probablement d’être touché plus intensément par les conséquences de cette guerre que l’on dit "Grande" et qui risque d’être oubliée. Deux moments, parmi beaucoup d’autres, sont à relever dans ce très beau film : une séquence où Vera soigne des soldats allemands mourants et parle en allemand avec l’un d’eux qui l’a prend pour sa fiancée. L’autre où, la guerre terminée, Vera vient faire un discours invitant à dépasser la haine.
Ma note tient compte des qualités et défauts du film. Que ceux-ci ne vous empêchent pas de vous rendre dans les salles lors de la sortie. C’est beau, poignant, émouvant, humain. Les acteurs et actrices le sont tout autant.