Synopsis : Pierre est un exploitant forestier qui travaille pour une multinationale accusée de déverser des agro-toxiques dans la région de Misiones en Argentine. Epris d’une jeune militante, il va vouloir faire machine arrière. Mais quand la guerre sociale éclate, on ne change pas de camp si facilement.
Acteurs : Geert Van Rampelberg, Eugenia Ramirez Miori
Film de type docu-fiction, thriller écologique sur fond d’utilisation d’agrotoxiques en Argentine par une multinationale.
Ma note vise donc les qualités purement cinématographiques. En revanche, au plan humain et le plus viscéral, on ne peut qu’adhérer, à moins d’être cadre chez M**santo !
L’acteur belge, flamand Geert Van Rampelberg transcende le personnage de Pierre, au service d’une industrie qui fabrique des pesticides. Son amie a beau lui ouvrir les yeux sur le danger de ces produits chimiques dont elle voit les dégâts sur les gens, elle qui travaille dans un centre médical. Elle fait aussi partie, comme le médecin du centre d’un groupe d’activistes qui veulent sensibiliser les habitants et travailleurs. En effet elle constate les effets dévastateurs de ces produits chimiques sur les personnes et sur les enfants qui naissent.
Les patrons locaux (et Pierre lui-même) minimisent la chose, arguant de l’apport économique qu’ils estiment indéniables pour la région et ceux qui y (et en) vivent. Les choses vont basculer lorsque l’on commence à assassiner, en particulier le bon docteur. Des manifestations s’ensuivront, confrontations avec la police et nous pouvons penser, par analogie à ce qui se passe dans Selma. En effet, dans l’un et l’autre cas, à des dizaines d’années d’intervalle, la couverture médiatique jouera un rôle.
Si le film n’est pas parfait, il est absolument à recommander pour tout citoyen du monde. C’est de la fiction mais la réalité est toute proche et probablement bien plus dramatique encore que ce que le film nous en fait percevoir. Des hommes, des femmes, des enfants et aussi la faune et la flore, la Nature sont tout simplement en danger. Par le biais d’une fiction, quasi-documentaire, La Tierra roja ne peut qu’émouvoir et surtout sensibilier !
Je rejoins ce qu’écrivent Les Grinoux (à Liège) : "On ne nous a pas trompés sur la marchandise. La terre est rouge. Obstinément. Rouge comme le sang, comme la violence des passions qui vont embraser les protagonistes du film. Le réalisateur semble évoluer comme un poisson dans l’eau dans ce bout de terre argentine. Sa caméra saisit l’extrême luxuriance de la forêt équatoriale, accompagne le travail harassant de ceux qui arrachent, défrichent, explosent inlassablement tout un environnement naturel, se fond dans la valse des camions chargés d’arbres.
Le film joue la carte d’une sidérante fusion entre les acteurs professionnels et la population autochtone. La dimension sociale du récit s’impose avec une fluidité lumineuse et cerne au plus juste le choc des rapports de force, les coups bas, les manifestations réprimées dans la violence."
Bande-annonce sous-titrées en français
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