Synopsis : Gracie, jeune Tamoule vivant près de Madras, est victime de troubles du comportement depuis le jour de ses noces : le souvenir de son amie Catherine, disparue dans des circonstances mal élucidées, semble hanter la jeune fille. Joseph, le veuf, époux inconsolé de Catherine, décide de se rendre en Inde pour rencontrer Gracie et, peut-être, au cours de ce voyage, réparer ses erreurs. Car Joseph a beaucoup à se faire pardonner...
Acteurs : Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg, Corentin Lobet, Janagi.
Un très beau film (ce qui n’est pas l’avis de certains de mes confrères critiques de cinéma) avec une belle palette tonale froide pour la France, chaude pour l’Inde majoritairement présente à l’écran.
Une histoire dont de nombreuses ellipses sont compensées par des flashbacks.
Elle traite du deuil et du pardon en abordant les thèmes de croyances (celle de l’Inde et le christianisme), leur syncrétisme, la relation de couple.
Il y est question de possession de Gracie, une jeune Tamoule (premier rôle - extraordinaire de vérité - de son interprète) par un pey (esprit malfaisant).
Les ellipses permettent l’avancée dans le temps en invitant le spectateur à y entrer sans se poser de question, en particulier sur le rejet ou adhésion des protagonistes à d’autres systèmes de pensée et de croyance. Heureusement, le réalisateur ne donne ni solution ni explication qui voudrait rendre cohérente ou crédible telle ou telle interprétation de la possession (en tout cas à nos yeux occidentaux, nous qui avons aussi de "drôles de croyances en pensant que le petit garçon doit tuer son papa pour épouser sa maman !").
Si le film peut être critiqué peu ou prou au plan proprement cinématographique, ma cotation reflète mon adhésion à la démarche du réalisateur, à la tendresse et l’émotion suscitées par le film.