Genre : Aventure
Durée : 97’
Acteurs : Fabrice Luchini, Julia Piaton, Gavril Dartevelle, Camille Japy, Vincent Heneine...
Synopsis :
Le trésor du pharaon Khéops a-t-il été découvert pendant la campagne d’Égypte de Napoléon, ramené en France, puis caché à Paris ? Christian Robinson, archéologue flamboyant aux méthodes peu orthodoxes, en est persuadé, depuis la découverte d’une mystérieuse inscription lors de nouvelles fouilles au Caire. Bien décidé à déchiffrer les indices laissés par Dominique Vivant Denon, le premier directeur du Louvre, Christian Robinson se lance alors dans une quête du trésor hors du commun à travers Paris, des archives poussiéreuses du Louvre jusqu’aux cabinets secrets de la Malmaison. Il embarque dans son aventure sa fille et son petit-fils, dans l’espoir insensé de réaliser à Paris la plus grande découverte archéologique du XXIe siècle.
La critique de Julien
Envie d’embarquer dans une folle aventure cinématographique au cœur d’une chasse au trésor de l’Égypte antique... mais caché sous la place de la Bastille, à Paris ? Si cette question n’avait pas continué après les points de suspension, alors elle aurait pu vendre du rêve ! "Le Secret de Khéops", c’est le premier film de l’actrice française Barbara Schulz, laquelle avait mis en scène le court "Le Malheur des autres" (2018), tout en ne souhaitant pas en rester là. Peut-être aurait-elle dû ?
Une aventure poussiéreuse
Nourrie par le cinéma de De Broca, de Salvadori, ainsi et de quelques films d’aventure comme - évidemment - Indiana Jones (Steven Spielberg, 1981), Barbara Schulz a elle-même coécrit - sur trois ans - cette histoire farfelue, avec, eu départ, l’intention de filmer une réconciliation entre un père et sa fille, au sein d’une aventure burlesque qui les dépasserait. Inspirée par son vécu, Barbara Schulz garde d’ailleurs le sentiment que son propre père ne l’a "jamais vraiment vue ou connue", d’où l’envie de traiter de ce sujet. C’est d’ailleurs lui qui l’a bercée de récits d’aventures lorsqu’elle était une enfant, lequel l’embarquait aussi dans des expéditions "un peu ratées". Et c’est Fabrice Luchini qui interprète le personnage principal de cette histoire réécrivant l’Histoire, lequel fait ici son ̶B̶e̶n̶j̶a̶m̶i̶n̶ ̶G̶a̶t̶e̶s̶ Fabrice Luchini, et joue un certain Christian Robinson, un célèbre égyptologue (et grand rêveur) aux méthodes peu conventionnelles, lequel avait jadis mis sa fille Isis (Julia Piaton) en pensionnat pour partir explorer l’Égypte ("un endroit qui n’était pas pour les petites filles", d’après les mots de son personnage). Habitué à compter davantage en millénaires qu’en années, on comprend dès lors que sa fille lui en veuille pour ses choix, mais d’autant plus pour son absence. D’ailleurs, le grand érudit ne connaît que très peu son petit-fils (Gavril Dartevelle), l’occasion de l’embarquer avec lui dans ses péripéties, malgré les contre-indications de sa mère. Car si Robinson cuisine du Kochari, il cuisine surtout autrui pour atteindre ses objectifs, envers lesquels il est obnubilé, au risque de mettre en péril sa vie, et celle des siens... Bref, on voit très vite où Barbara Schulz veut en venir, son film reposant sur de prévisibles ressorts sentimentaux, d’ailleurs aussi vieux que le papyrus...
Un trésor revenu d’entre les momies, mais qui aurait mieux fait de rester caché...
"Le Secret de Khéops" part alors du postulat historique selon lequel Napoléon Bonaparte aurait ramené dans la capitale française le trésor du pharaon Khéops pendant la campagne d’Égypte (1798 à 1801). Pourquoi pas, après tout, ce dernier n’ayant jamais été retrouvé, lui qui aurait été pillé à l’époque même de Khéops (aux alentours de 2600 avant J.-C.). Sauf que l’intrigue part ici dans tous les sens, convoitant aussi bien des brigands belges (pauvre Sam Louwyck) que les figures de Joséphine de Beauharnais et de Dominique Vivant Denon (DVD pour les intimes !) ; l’un des fidèles et opportuns ministres de Napoléon, notamment en charge de l’enrichissement du Louvre, tout comme de dessiner et de décrire les monuments du pays. Au sein d’une course contre la montre archéologique, Barbara Schulz tente donc tant bien que mal d’articuler archéologie histoire et familiale, étant donné la relation compliquée qu’elle met en scène entre une fille et son père. Malheureusement, sa démarche part en lambeaux, empressée dans l’aventure carton-pâte faussement palpitante qu’elle raconte. En effet, passer de l’Égypte à la place de la Bastille est nettement moins excitant qu’attendu. N’en déplaise, "Le Secret de Khéops" restera, certes, une aventure plus passionnée que passionnante, mais plaisante pour le spectateur le moins exigeant, laquelle n’est jamais vulgaire, et témoigne d’une belle complicité entre ses acteurs principaux.