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Jim
Belle enfant : un premier film pas bon enfant du tout
Sortie le 14 août 2024
Article mis en ligne le 8 août 2024

par Charles De Clercq, Delphine Freyssinet

Synopsis : Émily, jeune femme fantasque qui peine à devenir adulte, s’est détachée de sa famille dysfonctionnelle depuis longtemps. Lorsqu’elle apprend la tentative de suicide de sa mère, Émily décide de la rejoindre avec ses sœurs, en Italie… mais découvre que tout ceci n’était qu’une mise en scène, destinée à les rassembler dans une belle villa face à la mer. Furieuse, Emily s’enfuit dans Gênes où elle rencontre l’étrange Gabin, qui va l’aider à affronter les secrets de cette famille pas comme les autres.

Casting : Marine Bohin (Emily), Baptiste Lecaplain (Gabin), Marisa Berenson (Rosalyne), Caroline Bourg (Salomé), Cybèle Villemagne (Cheyenne), Albert Delpy (Rémy)

Points particuliers :

  • “Belle enfant” est le premier film écrit et réalisé par l’auteur et dessinateur de BD, Jim.
  • Un film qu’il a en grande partie financé grâce à la vente de ses dessins et qu’il a tourné sur trois ans, faute de producteur.
  • Marine Bohin est journaliste cinéma et comédienne

Je le dis d’entrée de jeu : ce film m’a profondément agacée tout du long.

Ca part pourtant bien : les flashs backs dans l’enfance de ces trois soeurs élevées en roue libre par une mère fantasque et immature, pour ne pas dire égocentrique, offrent une jolie touche légère et grave et posent d’emblée les bases de cette famille dysfonctionnelle. On comprend bien que grandir dans ces conditions va laisser de sacrées traces traumatiques.

Pour son premier film, Jim a certainement plein de bonnes intentions.
En plus, il parle de sororité, d’épanouissement personnel, d’amour et de réconciliation familiale : qui peut être réfractaire à ces thèmes bienveillants ?

Sauf que si les intentions sont bonnes - il y a de jolis plans et du rythme - le passage à l’acte ne suit pas : scénario maladroit, dialogues manquant souvent de finesse (entre la femme indépendante et son homme marié d’amant, notamment), personnages caricaturaux, l’opération séduction ne marche pas - en tout cas, sur moi.

Les trois comédiennes qui interprètent les sœurs y mettent tout leur cœur, mais elles sont limitées par l’écriture de leurs personnages.
Entre celle qui couche “trop”, celle qui ne couche plus et celle qui couche avec ceux qui sont pris, ces portraits de femmes ne peuvent pas être plus stéréotypés.

Le pompon : pour illustrer le body positive et la liberté de la femme, mais oui, montrons une femme qui fait tourner ses seins comme d’autres des serviettes, sous le regard lubrique du vieil oncle libidineux. Sérieusement ?

Et puis la belle énergie du duo principal Marine Bohin/Baptiste Lecaplain est plombée dès le début par un sous-texte très désagréable : leur rencontre est un modèle du genre de harcèlement, et pourtant Emily va finir par tomber sous le charme de Gabin.
“Moralité” : “Soyez des gros relous, les gars : une fille qui dit plusieurs fois non, finit toujours par dire oui”.
Lamentable.

Bref, on peut faire l’impasse sur ce film mais, eu égard à son titre, notons la belle histoire du film qui réside dans son élaboration : Jim, l’auteur dessinateur du cycle BD “Une nuit à Rome”, rêvait de réaliser un film, “son” film depuis 40 ans. Alors saluons la détermination de celui qui s’est accroché pour réaliser son rêve, quelle que soit la manière dont il est accueilli.



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