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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews sur la radio RCF Bruxelles (celle-ci n’est aucunement responsable du site ou de ses contenus et aucun lien contractuel ne les relie). Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques et en devient le principal rédacteur depuis 2022.

Warwick Thornton
The New Boy
Sortie du film le 19 juin 2024
Article mis en ligne le 26 juin 2024

par Julien Brnl

Genre : Drame, fantastique

Durée : 116’

Acteurs : Cate Blanchett, Aswan Reid, Deborah Mailman, Wayne Blair...

Synopsis :
Dans le bush australien, un jeune orphelin aborigène est déposé dans un monastère tenu par des sœurs. Doté de pouvoirs incroyables, il va bouleverser la petite communauté…

La critique express de Julien

Du cinéaste australien Warwick Thornton, on se souvient de son précédent film "Sweet Country" (2018), mais surtout de son premier, "Samson et Delilah" (2009), ayant reporté la Caméra d’Or (récompensant le meilleur premier film) au Festival de Cannes, lesquels avaient en commun de filmer l’Outback australien, tout en y dépeignant la vie difficile de la communauté aborigène autochtone. Présenté l’année dernière en première mondiale au même festival, mais dans la section Un Certain Regard, "The New Boy" se concentre sur un orphelin aborigène de neuf ans (Aswan Reid), alors capturé par les forces de l’ordre, et placé dans un monastère chrétien isolé pour garçons autochtones, dirigé par une religieuse renégate et rebelle (Cate Blanchett). Les enfants y sont alors protégés, là où on leur enseigne les valeurs chrétiennes, la langue, tout en leur apprenant le travail manuel afin de faire d’eux de futurs ouvriers agricoles. Alors que les temps sont durs, et que la guerre s’entend au loin (nous sommes au milieu des années 40), le jeune garçon, lui, semble posséder de mystérieuses capacités surnaturelles pour invoquer de petites boules de lumière, lesquelles lui confèrent la capacité de guérir autrui, en plus de réagir étrangement face à des symboles et reliques religieux... Petit à petit, le "New Boy", tel qu’il est surnommé, remettra alors en question la foi de sœur Eileen, laquelle ira à l’encontre de l’héritage du gamin...

Écrit par Warwick Thornton lui-même en s’appuyant sur ses expériences négatives dans un internat catholique lorsqu’il était enfant, alors dirigé par un moine bénédictin, "The New Boy" est produit par la société de production Dirty Films de Cate Blanchett, et faisant ici du personnage du moine une nonne haute en couleur. Et tout comme dans ses précédents métrages, le cinéaste traite ici de la question de la colonisation, du sort des aborigènes, tout en le faisant ici par le biais de la spiritualité et de la conversion au christianisme, mais au sein d’un film dans lequel les voies de Dieu sont impénétrables...

Difficile donc de comprendre où veut clairement en venir Warwick Thornton avec toute la symbolique religieuse qu’il met en scène, comme une statue de Jésus, des stigmates, des éclairs dans un champ, des serpents, tandis qu’il y convoite résurrection et baptême, lequel est utilisé ici pour "purifier" les péchés de ces jeunes gamins autochtones et, dans le cas du "New Boy", paradoxalement mettre à mal ses capacités surnaturelles. Finalement, c’est comme si la religion chrétienne représentait ici un Nouveau Monde, face auquel le jeune garçon devait abandonner son héritage, sa tradition, et donc laisser son existence primitive être colonisée, tout en devant y survivre... On ressort dès lors de ce voyage fantastique, ésotérique et complexe quelque peu circonspect, bien qu’intéressant dans l’idée, et dépaysé par la photographie de Warwick Thornton des terres semi-arides aux couleurs ocres de l’arrière-pays Australie, qu’est l’Outback.



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