Genre : Comédie dramatique
Durée : 98’
Acteurs : Herbert Nordrum, Asta Kamma August, Andrea Edwards...
Synopsis :
André et Vera, un couple de milléniaux, veulent conquérir le monde avec une application internationale axée sur la santé des femmes. Avant de présenter leur startup à des investisseurs potentiels, ils suivent un programme de formation intensive au cours duquel Julian, gourou de l’entrepreneuriat, enseigne aux startups comment présenter leur projet de manière adéquate et efficace. Un jour avant le week-end de formation, Vera suit une nouvelle séance d’hypnose pour se débarrasser de sa dépendance au tabac. Elle se sent ensuite moins inhibée socialement et pendant le week-end de formation, cela entraîne des conséquences amusantes et leur présentation répétée déraille complètement....
La critique express de Julien
Nouvelle comédie noire venue du Nord, "Hypnosen" est le premier film du cinéaste suédois Ernst De Geer, co-écrit avec son ami Mads Stegger, lesquels ont fréquenté la même école de cinéma, en Norvège. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, cette satire et tragi-comédie lui a été inspirée par le court métrage "Donald Duck in The Eyes Have It" (Jack Hannah, 1945), dans lequel le célèbre canard anthropomorphe hypnotisait son chien, Pluto. Intrigué, le cinéaste s’est dès lors demandé ce qu’il se passerait si l’un de ses proches commençait soudainement à se comporter différemment après avoir été hypnotisé. C’est donc ainsi qu’est née, en partie, l’histoire ce film...
André (Herbert Nordrum, vu dans "Julie (en 12 Chapitres)") et Vera (Asta Kamma August), partenaires de vie et d’affaires, tentent alors de lancer une application mobile qui aiderait les femmes des pays en développement à - notamment - déterminer leurs périodes de menstruations. Ces derniers vont, pour cela, défendre leur projet lors d’un concours pour startups prometteuses, attirant ainsi l’attention d’investisseurs potentiels. Mais la veille du départ pour Stockholm, Vera, qui aimerait arrêter de fumer, en plus de se sentir trop introvertie, essaiera l’hypnothérapie. Or, la demoiselle ressortira de la séance avec quelques effets secondaires, au grand dam de son compagnon, et de leur projet commun...
Par son contexte narratif, "Hypnosen" dépeint les comportements des uns et des autres en société, méprisant dès lors ceux qui ne respectent pas ses normes, tandis qu’il est aussi question de l’hypocrisie du monde de l’entrepreneuriat, via notamment des commentaires inappropriés en réponse à des comportements jugés comme tout autant. Sauf qu’ils sortent juste de l’ordinaire, sans faire de mal à personne... C’est que la jeune demoiselle, consciemment hypnotisée, semble avoir ainsi perdu toutes ses inhibitions sociales, loin de composer ainsi avec son ancien mode de vie. Cette dernière mettra dès lors mal à l’aise les personnes qu’elle croisera, dont celui dont elle partage la vie, lui qui ne la reconnaîtra pas...
D’un humour et cynisme inégaux, le film de Ernst De Gee ne parvient pas à ses fins, faute d’aller jusqu’au bout de ses idées, mais également d’entrain dans sa mise en scène statique, et de crédibilité. Aussi, c’est bien ici le personnage de Herbert Nordrum qui, stressé, agit de manière la plus douteuse de toutes, afin de mener égoïstement à bien son projet, initialement partagé. Évidemment, on voit où veut en venir le cinéaste, soit dans la découverte et la réalisation de soi, peu importe les conventions sociétales, aussi distinguées soient-elles. Et bien que l’issue de l’histoire est particulièrement jubilatoire dans sa symbolique (joli pied de nez !), on aurait aimé ici davantage de folie, de piment, voire un moment de climax au sein de cette comédie finalement oubliable...