Genre : Aventure
Durée : 108’
Acteurs : Mark Wahlberg, Nathalie Emmanuel, Simu Liu, Michael Landes, Paul Guilfoyle, Juliet Rylance, Ali Suliman...
Synopsis :
Michael est une ancienne gloire des courses d’aventure. Dans une dernière tentative d’aller au bout de lui-même, il se lance avec son équipe dans une prestigieuse course en Amérique latine. Durant sa longue épopée à travers les montagnes et la jungle équatoriennes, Michael et ses équipiers trouvent un chien errant blessé qu’ils décident d’appeler Roi Arthur. L’animal suit l’équipe, même dans les conditions les plus rudes, et semble partager avec Michael une même volonté de persévérance et soif de vivre. Survivront-ils à l’aventure et franchiront-ils ensemble la ligne d’arrivée ?
La critique de Julien
Adaptation du livre "Arthur - The Dog Who Crossed the Jungle to Find a Home" (2016) de l’ancien athlète d’élite suédois Mikael Lindnord, "Arthur the King" raconte cette folle histoire qui a lié l’ex-champion à un chien errant après l’avoir nourri de boulettes de viande lors des Championnats du monde de courses d’aventure en 2014 en Équateur. En effet, ce dernier s’est mis à suivre Lindnord et son équipe pour le reste de la course, tout en participant aux épreuves ! Surnommé Arthur pour son apparence royale, Lindnord a dès lors pu ramener l’animal chez lui, à Örnsköldsvik, en Suède, auprès de sa famille, et cela après plusieurs campagnes de financement et autorisations, tandis qu’une fondation ("Arthur Foundation", soutenant la loi LOBA en Équateur, sur le bien-être animal) a été créée pour aider les chiens des rues. Une belle histoire, donc, digne de celle d’un film, que voilà ! Et ce dernier est réalisé par le cinéaste Simon Cellan Jones, à qui l’on doit davantage de participation à des séries ("Years and Years", 2019) qu’à des films, lequel retrouve d’ailleurs l’acteur Mark Wahlberg après l’avoir dirigé dans la comédie d’action Apple TV+ "The Family Plan" (2023)...
Alors qu’Arthur nous a quittés en décembre 2020, soit six semaines avant le début du tournage, "Arthur the King" raconte dès lors cette improbable rencontre, de prime abord bienveillante et bienfaisante, témoignant donc du remarquable lien entre les chiens et les humains. Sauf que les dessous de l’histoire, eux, sont tout autre. Un Équatorien avait, à l’époque, déclaré aux journaux du pays que ledit chien - nommé Barbuncho - était en réalité le sien, son compagnon sauvage ayant alors l’habitude de suivre les étrangers, lequel partait souvent en randonnée avec des biologistes tropicaux internationaux et des professionnels de la santé avec qui son propriétaire travaillait. Et s’il s’agissait donc là d’un enlèvement ? Cependant, ce dernier a fini par abandonner ses poursuites à l’égard de Lindnord, à la suite des pressions de maltraitance animale reposant sur ses épaules (émises par Lindnord lui-même), préférant ainsi faire marche arrière pour protéger les siens. Peut-être ainsi le film de Simon Cellan Jones aurait-il pu raconter les dessous de cette histoire, nettement moins rose qu’en apparence ? Mais ça, c’est donc une autre histoire, tandis que Lindnord et son co-scénariste Val Hudson ont écrit trois livres à succès sur Arthur, lesquels s’en sont donc mis plein les poches...
Tourné en République Dominicaine, et cela au grand dam des Équatoriens, déçus par cette décision, lesquels ont vu ledit chien être emmené hors de leur pays, "Arthur the King" plante d’abord son décor, et met en scène l’histoire de Michael Light (Wahlberg), un coureur en bout de course, après une altercation avec son équipe lors d’une course au Costa Rica, en 2014, et principalement avec son coéquipier Leo (Simu Liu). Trois ans plus tard, alors qu’il vend des maisons pour son beau-père, Michael va cependant vouloir se remettre en selle, et remporter une course. Sauf qu’il lui faudra trouver des sponsors, lesquels lui imposeront d’intégrer Leo à son équipe, lequel est depuis devenu une star des réseaux. Et c’est ce qu’il fera contre son gré, afin de pouvoir concourir à une course d’endurance de 700 km à travers la République Dominicaine, entre montagnes et jungles, et différentes disciplines. La suite, et son issue, vous les connaissez déjà...
Même s’il promulgue ses idées d’esprit d’équipe, d’entraide et de camaraderie, et cela au-delà de l’espèce, le film de Simon Cellan Jones manque de chien, et donc de mordant. Car outre l’élan de solidarité qui sera mis en œuvre pour ramener la bête malade en Europe, et la naissance de cette amitié loin d’être finalement hors du commun, "Arthur the King" ne raconte rien de bien passionnant, lequel est même totalement transparent, et indécis. Pire, le film fatigue rapidement le spectateur par sa mise en scène (malgré quelques belles prises de vues), sans ampleur ni accroche, car toujours en mouvement, tandis que ses personnages ne cessent pratiquement jamais de s’y chamailler ou de se motiver, de se rassurer avec de mièvres petits mots d’encouragement qui finissent bien vite par nous énerver (la traduction francophone y étant sans doute pour quelque chose). Mark Wahlberg, qui n’a quant à lui pas dû beaucoup s’entraîner pour son rôle (étant donné ses séances de musculature à répétition sur les réseaux), joue ici la facilité, en pilotage automatique, et n’est guère convaincant dans les baskets du sportif. Bref, une histoire insipide et à poils qui tend la main (ou la patte), mais à dormir debout (ou à quatre pattes)...