Genre : Comédie
Durée : 100’
Acteurs : Dany Boon, Jérôme Commandeur, Claire Chust, Grégory Gadebois, Marie-Anne Chazel, Alexandre Desrousseaux...
Synopsis :
Saviez-vous qu’au 17e siècle, les animaux pouvaient être jugés pour avoir commis un crime ? Maître Pompignac, risée du barreau, pense avoir trouvé l’affaire de sa vie : défendre la jeune et innocente Josette, accusée à tort du meurtre d’un maréchal... Mais c’était sans compter sur son adversaire, le redoutable et réputé Maître Valvert, et surtout sur Josette, qui s’avère n’être autre... qu’une chèvre !
La critique express de Julien
Nous n’avions rien vu ni rien entendu du nouveau film de Fred Cavayé "Les Chèvres !" avant de le découvrir en salle, et heureusement... Quoique, nous savions déjà qu’il s’agirait là d’un nouvel et terrible échec commercial pour Dany Boon, ici en tête d’affiche avec Jérôme Commandeur, et cela après sa dernière réalisation "La Vie Pour de Vrai" (2023), qui, entre nous, ne méritait pas son sort. En effet, "Les Chèvres !", ayant coûté pas moins de 19 millions d’euros (!), ne devrait même pas dépasser les 300 000 entrées en France ! Mais comment dès lors un tel projet a-t-il bien pu voir le jour ? Qui a bien pu croire en ce scénario complètement chèvre ? Certainement pas son distributeur belge, à en croire, lequel n’a pas daigné organiser une vision de presse. Toujours mauvais signe...
Nous sommes alors en 1644, post-renaissance, où Maître Pompignac (Boon), diplômé de la Faculté de Clermont-Ferrand, n’a toujours pas gagné une seule affaire, ses clients finissant empalés, écartelés, voire ébouillantés. Exerçant à Paris avec l’espoir de retourner dans sa ville s’il venait à gagner une affaire en or, ce dernier, à l’hygiène floue (dents pourries, cheveux filasse et gras, etc.), est méprisé des barreaux, et même moqué par ses confrères parisiens, dont le redoutable et réputé Maître Valvert (Commandeur), le "Guillaume Tell" des barreaux, qui n’aime pas la boue. Une demoiselle désespérée (Claire Chust) l’abordera alors en pleine rue en lui demandant de défendre une certaine Josette, accusée à tort du meurtre d’un maréchal, tandis qu’elle lui présentera une photo d’une fille de onze ans avec une chèvre, lequel verra ladite opportunité, soit de défendre la jeune demoiselle, qui "pourra de nouveau gambader dans la praire", tout en étant aidé dans sa tâche par son neveu juriste (Alexandre Desrousseaux), lequel est le poétique narrateur de cette histoire depuis son lit, en 1691. Sauf qu’il n’avait pas prévu, d’une part, de se retrouver face à Maître Valvert et, d’autre part, à ce que Josette ne soit pas la fille de la photo, mais bien la chèvre !
Bien que les animaux pouvaient être traînés devant la justice et condamnés au même titre que les hommes pendant plus d’une centaine d’années (de 1610 à 1760, mais dates à prendre avec les pincettes), force est de constater que le point de départ de cette histoire ne tient tout de même pas sur ses pattes. Ainsi, outre le rigolo quiproquo initial, où le bougre personnage de Dany Boon va se rendre compte tardivement que l’accusé du meurtre du maréchal en question est une chèvre, le film de Fred Cavayé - dont on préférera revoir le précédent métrage "Adieu Monsieur Haffmann" (2022) - fait bien vite d’ennuyer le spectateur dans l’exercice poussif d’une joute verbale entre avocats, alors portés par des acteurs qui cabotinent non seulement dans leurs costumes, mais aussi dans le crottin (et non celui de chèvres). Dans sa défense, le film s’égare d’ailleurs dans une rivalité craintive entre Parisiens et Savoisiens, tout en y incrustant une touche de féminisme parachutée, ainsi qu’une critique caricaturale et lointaine de l’opinion publique et de la justice. Reconnaissons quand même qu’il en fallait du cran pour oser mettre en scène une telle comédie d’époque, dont les décors et costumes s’avèrent tout de même réussis, au contraire des effets numériques. Sauf que l’audace ne paie point ici. Et ce ne sont pas les seconds rôles grotesques qui vont sauver la chose (pauvre Marie-Anne Chazel !), ni même le petit clin d’œil final assez rusé, et qu’on n’avait pas (non plus) vu venir... Autrement dit, "Les Chèvres !" marche déjà sur les traces du pire film de l’année. Que c’est bêêêêêêête !