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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews sur la radio RCF Bruxelles (celle-ci n’est aucunement responsable du site ou de ses contenus et aucun lien contractuel ne les relie). Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques et en devient le principal rédacteur depuis 2022.

Reinaldo Marcus Green
Bob Marley : One Love
Sortie du film le 14 février 2024
Article mis en ligne le 18 février 2024

par Julien Brnl

Genre : Biopic

Durée : 107’

Acteurs : Kingsley Ben-Adir, Lashana Lynch, Michael Gandolfini, James Norton, Tosin Cole...

Synopsis :
Le film célèbre la vie et la musique d’une icône qui a inspiré des générations à travers son message d’amour et d’unité.

La critique de Julien

Alors qu’on attend de pied ferme (pour l’année prochaine) le biopic sur Michael Jackson réalisé par Antoine Fuqua actuellement en plein tournage, et dans lequel l’artiste sera joué par son neveu Jaafar Jackson, c’est de la vie et de l’œuvre d’une autre star planétaire adulée et disparue beaucoup trop tôt dont le cinéma s’empare aujourd’hui, à savoir Bob Marley. Produit par Ziggy et Cedella Marley (deux des onze enfants de l’artiste avec sept femmes) ainsi que par sa veuve Rita Marley, "Bob Marley : One Love" est un film biographique qui ne prétend pas raconter l’ascension et la carrière du célèbre chanteur de reggae, mais bien à élever les messages fédérateurs de liberté, de paix et d’unité qu’il chantait tant dans ses textes. Mais est-ce seulement suffisant ?

Réalisé par Reinaldo Marcus Green, à qui l’on doit le biopic "La Méthode Williams - King Richard" (2022) consacré au père des sœurs Williams (et ayant valu à Will Smith l’Oscar du meilleur acteur), "One Love" ne s’intéresse donc pas à la vie entière du chanteur, mais bien à quelques-unes de ses dernières années, soit de 1976 alors qu’il était victime d’une tentative d’assassinat politisé dans sa maison, jusqu’à son décès en 1981, des suites d’un mélanome. Le prologue du film nous met évidemment en contexte, tandis que des flash-back évocateurs nous en apprennent sur ses origines. Le film revient alors sur les troubles politiques en Jamaïque, alors au bord de la guerre civile à l’approche d’élections législatives tendues de 1976, tandis que Bob, lui, pour rallier le peuple en souffrance de son pays, souhaitait organiser un concert gratuit en plein air ("Smile Jamaica"), à ses risques, et péril. D’autre part, le film met en scène son exil en Europe durant ces années de tension, mais aussi de l’enregistrement de l’album "Exodus" (considéré par Time Magazine comme le meilleur album du XXe siècle) avec The Wailers , ainsi que de sa relation amoureuse peu fidèle avec son épouse, Rita, laquelle était notamment chanteuse pour les chœurs du groupe. Enfin, il est aussi question de tournée européenne ayant suivi la sortie dudit album, et de son rêve d’en réaliser une en Afrique. "One Love" épingle donc, ici et là, et à la grosse louche, l’homme qu’était Bob Marley, et sa musique, tout comme la spiritualité qui a sans cesse habité son œuvre, notamment par le mouvement rastafari qu’il a mondialement popularisé, ou les figures emblématiques qu’il prônait ou qui l’ont inspiré tout au long de sa vie (Haïlé Sélassié Ier, Marcus Garvey, etc.). Pourtant, le chanteur méritait meilleur traitement que celui que lui réserve fadement ce film, écrit pourtant à trois mains...

En effet, sans grande personnalité, le film de Reinaldo Marcus Green ne se contente ici que du strict minimum pour un biopic, lequel ne reflète pas à juste titre l’impact artistique, culturel ou encore social de Bob Marley, ne fût-ce qu’envers son pays. Nous ne sommes alors ici qu’en surface des choses, tandis que le film n’est jamais aussi bon que lorsqu’il se pose et laisse parler le chanteur, via son interprète principal, Kingsley Ben-Adir, plutôt touchant, même s’il manque de folie, de poigne, et semble ne jamais fumer du cannabis... Mais son jeu et celui de sa partenaire Lashana Lynch valent tout de même le coup, à défaut de profondeur, d’intimité. Aussi, le film manque d’un point d’orgue, d’un climax, au moins musical, comme a pu le faire, à titre d’exemple, "Bohemian Rhapsody" de Brian Singer et Dexter Fletcher (2018). D’ailleurs, l’utilisation pêle-mêle de la discographie de l’artiste est ici sans nuances, ni contextualisation. Pourtant, l’artiste a fondamentalement écrit ses textes au regard de l’actualité et des messages qui défendaient.

Finalement, en plus d’avoir l’impression d’assister à une vague représentation de sa vie, et d’écouter un aperçu étrangement anachronique de ses plus grands succès, "One Love" n’effleure ici que la légende de Bob Marley, au travers d’un portrait esquissé, et sans réel relief. On vous conseillera plutôt de (re)voir le documentaire "Marley" de Kevin McDonald (2012) à son sujet...



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