Genre : Thriller, horreur
Durée : 106’
Acteurs : Patrick Dempsey, Addison Rae, Milo Manheim, Rick Hoffman, Gina Gershon...
Synopsis :
Un an après qu’un Black Friday a viré au chaos, un mystérieux tueur s’inspire de la fête traditionnelle de Thanksgiving et terrorise la ville de Plymouth, berceau de la célèbre fête. Alors que les habitants sont éliminés les uns après les autres, ces meurtres qui semblaient aléatoires, révèlent un plan plus vaste et sinistre...
La critique express de Julien
Difficile de nier qu’on attendait avec une grande impatience le retour "aux affaires" d’Eli Roth ! Après un passage éclair dans le film d’aventure familial avec "La Prophétie de l’Horloge (The House with a Clock in Its Walls)" en 2018, l’acteur et réalisateur revient à sa passion première, à savoir les films d’horreur, avant son adaptation de la série de jeux vidéo "Borderlands" de Gearbox Software, prévue pour l’année prochaine. Tout droit adapté de la fausse bande-annonce (qu’il avait dirigée, et) tirée du double programme cinématographique "Grindhouse" (2007) de Quentin Tarantino et de Robert Rodriguez, "Thanksgiving : la Semaine de l’Horreur" est un méchant slasher à l’ancienne, mettant en vedette un antagoniste arborant un masque de John Carver (avant 1584-1621), lequel fut (sans doute) le premier signataire de l’accord du Mayflower Compact (en novembre 1620, désigné comme l’une des bases de la constitution des États-Unis), après avoir mené un groupe de dissidents anglais - les "Pères pèlerins" - d’Angleterre au Massachusetts. C’est d’ailleurs ce dernier qui devint également le premier gouverneur de la colonie de Plymouth, berceau du premier Thanksgiving (1621)...
C’est justement dans cette ville que l’intrigue de ce film plante ses couteaux, et précisément le soir de Thanksgiving, alors que ses habitants, plutôt que d’être rassemblés devant une bonne dinde, le sont devant un supermarché local, en attente de l’ouverture de ses portes pour le Black Friday. Jessica (Nell Verlaque), dont le père (Rick Hoffman) est propriétaire du magasin, laissera alors son petit ami Bobby (Jalen Thomas Brooks) et ses amis y entrer par une porte latérale, ce qui entraînera le mécontentement de la foule, et dès lors une frénésie totale, entraînant la mort de plusieurs personnes. Un an plus tard, alors que le magasin se prépare à une autre vente du Black Friday malgré des protestations, Jessica et ses amis seront identifiés dans une publication sur les réseaux sociaux, leurs prénoms étant déposés sur une table décorée pour Thanksgiving... Très vite, plusieurs personnes impliquées dans l’incident du Black Friday, dont Jessica et compagnie, seront la cible d’un homme vêtu de vêtements noirs portant un masque de John Carver...
Alors qu’on lui doit "Hostel" et sa suite (2005 et 2007), ou encore "Green Inferno" (2013), Eli Roth revient ainsi à ses premiers amours. Sauf que dans son excès de générosité, le cinéaste en fait à la fois beaucoup trop, et pas assez. On a ainsi très vite compris à quel petit jeu il joue ici, à savoir la décimation organisée et systématique d’un groupe d’individus cliché et de jeunes gens antipathiques, et cela sans pitié. Sanguinaire, le film en fait alors des tonnes en matière d’effets. Or, la surenchère gâche toute ici toute tension, et surtout tout réalisme. À titre d’exemple, nous n’aurions jamais pu penser que le couvercle d’un conteneur poubelle en métal pouvait couper un être humain en deux ! Pire, on finit même par s’ennuyer devant ce film de tueur en série armé, certes d’une hache, mais surtout d’un alibi bien trop léger pour tenir la route. Et même si l’écriture d’Eli Roth et de Jeff Rendell joue avec l’identité cachée du tueur, et brouille ainsi volontairement les pistes avec leurs personnages, rien ne peut ici nous permettre de le démasquer avant l’heure, étant donné justement le caractère complètement improbable de sa vengeance animée. Pourtant, le plaisir de découvrir les méthodes atroces de "John Carver" reste - quant à lui - entier (au contraire des corps qu’il mutile, poignarde, décapite ou cuit au four), tandis qu’on en apprécie également son costume et sa panoplie d’accessoires... créatifs ! Bref, les amateurs du genre se délecteront de ce film partiellement jouissif, à défaut d’en être effrayé...