Synopsis : Sergio Guataquira Sarmiento retourne dans sa Colombie natale pour réaliser un film sur une épidémie de suicides dans les communautés amérindiennes. C’est l’occasion pour lui de renouer avec ses racines oubliées.
Equipe technique : David Garcia (image), Nicolas Pommier (son), Noé Bries Silva (montage), Clémentine Pacalet (musique)
Production : Fox the Fox
Mise à jour : Interview de Sergio Guataquira Sarmiento sur le site de RCF Bruxelles, à l’occasion de la sortie de son film
Vous pouvez également l’écouter en cliquant ici :
Points particuliers :
- Premier long-métrage de Sergio Guataquira Sarmiento
- Sélectionné dans de nombreux festivals, “Adieu Sauvage” a déjà reçu 11 prix dont plusieurs fois le prix du Meilleur film, notamment au BRIFF et au Festival de Biarritz.
- Il a également reçu le prix du meilleur documentaire au Ann Arbor Film Festival (Michigan, Etats-Unis)
- Né à Bogota en 1987, Sergio Guataquira Sarmiento a étudié en Europe, notamment à l’IAD, en Belgique.
- Son film de fin d’études, “ Simon pleure”, a été repéré et a écumé les festivals en 2018
- “Adieu sauvage” est le film d’ouverture du Mois du Doc 2023
- A voir au studio 5 à Flagey (Bruxelles) le samedi 11 novembre à 19h20 ; le jeudi 16 novembre à 20h50 ; le dimanche 26 novembre à 15h ; le samedi 2 décembre à 17h05
- Et d’autres dates à venir en Wallonie
Quand un chemin nous emmène sur une autre route…
Ce qui devait être une enquête - sur cette série de suicides dans la communauté amérindienne des Cacuas - devient une quête, d’identité, à laquelle Sergio Guataquira Sarmiento ne s’attendait pas.
Et c’est la rencontre avec Laureano, membre de la communauté Cacuas, qui parle espagnol et communique ainsi avec Sergio - d’origine indienne lui-même, il ne parle pas la langue - qui va être déterminante.
Une rencontre qui se transforme en amitié, et la complicité, la confiance évidente entre des deux hommes va donner toute l’authenticité, la sincérité bouleversante de ce documentaire.
Sergio se met autant à nu, dans ses doutes, ses maladresses, qu’il sait dévoiler et susciter les confidences intimes, sur leur couple, de Laureano et Angelina.
Et tout ça, sans voyeurisme, mais avec altérité et respect.
Les Cacuas essaient de lui apprendre ce que c’est, que d’être autochtone, et c’est irrésistible de tendresse et de drôlerie. Que ce soit en entraînant les jeunes filles au foot, face à un coq, ou en manipulant une libellule, censée stopper ses ronflements.
Si Laureano, attachant et charismatique, ne connaît pas le mot “nostalgie”, il en comprend très vite le sens quand Sergio le lui explique.
Ecoutez-le parler de la nature, la vie, l’amour : franchement, pour un “sauvage” - comme la majorité des Colombiens voient les amérindiens, incapables de ne rien ressentir, puisque ans leur langue, il n’existe pas de mots pour décrire les sentiments - Laureano est sacrément philosophe, sdage, avisé, abritant une foule de sentiments, qu’il exprime avec pudeur et simplicité.
Un film poignant, très personnel et universel aussi, car beaucoup de spectateurs se reconnaîtront dans ce questionnement : “Qui est-on, quand on est de plusieurs histoires, plusieurs cultures ? Trop de celle-ci pour certains, pas assez de celle-là pour d’autres... “
Et si ce film nous hante encore après l’avoir vu, c’est que sa sincérité est magnifiquement mise en lumière et en son.
Les images du chef opérateur, David Garcia, sont d’une beauté remarquable, offrant des nuances de noir et blanc qui soulignent les émotions, et le travail du son, comme sculpté, est aussi à saluer. On le doit à Nicolas Pommier.
Un documentaire - par ailleurs ode à la nature et au temps qui passe qui nous procure une multitude d’émotions, données par des personnes censées ne pas en avoir…
Franchement, on aurait bien envie de modifier la définition du mot “sauvage” !
NB : Charles Declercq avait reçu le réalisateur en 2019, à l’occasion de la sortie de son court-métrage Simon pleure. A la fin de son interview, il évoque la préparation de son premier long-métrage.