Genre : Horreur, thriller
Durée : 118’
Acteurs : Tobin Bell, Shawnee Smith, Synnøve Macody Lund, Steven Brand, Michael Beach...
Synopsis :
John Kramer, le tueur au puzzle, est de retour. Les événements se situent entre "Saw" I et II, on y retrouve un John, malade et désespéré, qui se rend au Mexique afin de subir une opération expérimentale capable de guérir son cancer, mais il découvre que tout ceci n’est qu’une escroquerie visant des malades vulnérables et affligés. Animé d’un nouveau but, le célèbre tueur en série retourne à son œuvre, et va prendre sa revanche sur ces escrocs dans un terrible « jeu » dont il a le secret, à travers des pièges toujours plus machiavéliques et ingénieux les uns que les autres.
La critique de Julien
La saga à bout de chaire - et surtout de souffle - "Saw" est de retour au cinéma avec un dixième film ! Après l’échec du présomptueux et forcé spin-off "Spirale : l’Héritage de Saw" (2021), censé relancer la franchise, force est de constater que celle-ci, pour continuer à exister, n’a eu d’autre choix que de retourner dans son passé. Suite de "Saw" (2004) et préquelle de "Saw II" (2005), "Saw X" déroule, en effet, son intrigue entre ces deux épisodes, alors que John Kramer, dit "Jigsaw", tente l’opération de la dernière chance, au Mexique, étant donné son cancer avancé du cerveau, en suivant pour cela un nouveau protocole expérimental apparemment révolutionnaire. Sauf qu’il s’agira là d’une escroquerie, ayant déjà coûté beaucoup d’argent, et surtout la vie, à de nombreuses victimes. Considérant cela comme "mal", le tueur, accompagné par son apprentie, Amanda Young (Shawnee Smith, de retour), vengera ces dernières, en kidnappant tous ceux et celles qui sont à l’œuvre de cette arnaque. Mais en tant qu’ancien ingénieur civil, John Kramer, avec la conviction d’accomplir une mission juste, mettra alors en scène ses célèbres "jeux", au travers desquels les "joueurs" auront le choix entre se libérer, et dès lors de "se racheter" une conscience, en s’auto-infligeant pour cela une effroyable torture, ou, le cas échéant, de mourir...
Réalisé par Kevin Greutert, monteur des cinq premiers opus et réalisateur de "Saw VI" (2009) et de "Saw 3D" (2010), ce dixième épisode souffre plus encore qu’il fait souffrir. Or, qu’est-ce que ça fait mal ! Comment peut-on, d’une part, (encore aujourd’hui) réussir à écrire de tels films, et à imaginer de pareilles horreurs, surtout avec tout ce que l’on voit dans l’actualité ? Ne faut-il dès lors pas être un psychopathe pour pondre ces immondes pièges sanglants, lesquels ne tiennent, en plus, aucunement la route ? Macabre et scabreux, "Saw X" met en scène, d’autre part, l’inhumanité de l’être humain, lequel n’hésite pas, ici, à éventrer, sans une once de remords, le cadavre d’une victime afin d’utiliser ses intestins comme corde, afin d’atteindre un téléphone sur une table. Pire, par les agissements, il est vrai pas très catholiques, des organisateurs (totalement imprudents) de la magouille en question, le scénario du film essaie très maladroitement de justifier ceux de John Kramer, voire de le conscientiser, de le positionner dans la case des victimes, alors que ce dernier n’est qu’un psychopathe ! Cette longue introduction de près de quarante minutes où le célèbre personnage croit en un avenir radieux (et meurtrier) en se rendant au Mexique est le parfait exemple de complaisance de ce métrage pour le vrai mal, incarné ! Mais il ne faudra pas attendre plus longtemps pour qu’il mette en place de manière habituelle ses jeux, desquels il sera ici spectateur, avec son apprentie, dans ce qui était, il y a encore quelques heures, la clinique qui était censée le soigner...
"Vivre ou mourir. À vous de choisir". Écrit avec les pieds, "Saw X" traîne justement des pieds, et tire ainsi plus en longueur que les membres mutilés de ces hommes et femmes. Kevin Greutert n’exécute alors qu’une redite voyeuriste et vicieuse de tout ce qui a déjà été vu précédemment, avec des épreuves, certes, gores et insoutenables, mais insensées ; invraisemblables. Car bien que l’instinct de survie intervienne ici chez ces victimes, on doute de leur survie avant même que leur auto-massacre ne débute. L’ensemble tourne alors à vide, et en rond, avant - évidemment - la dernière pièce du puzzle, à savoir un twist - mal - orchestré, laissant entrevoir de quoi perdurer, dans le passé, cette saga éculée. Bref, un film injustement sadique, qui scie par son horrible bêtise...