Genre : Action
Durée : 103’
Acteurs : Sylvester Stallone, Jason Statham, Dolph Lundgren, 50 Cent, Megan Fox, Andy Garcia, Iko Uwais, Tony Jaa, Randy Couture, Nicole Andrews...
Synopsis :
The boys are back ! Certes, avec quelques rides sur le visage. Mais ils n’ont pas perdu la main. Dans ce quatrième opus, de nouvelles (et jeunes) recrues rejoignent le célèbre groupe de tueurs à gages mené par Sylvester Stallone, dont Tony Jaa, Megan Fox, Iko Uwais et le rappeur Curtis ’50 Cent’ Jackson. Cette fois, ils doivent tout faire pour éviter la Troisième Guerre mondiale en récupérant des missiles nucléaires sur un porte-avions détourné sans les faire exploser. Si tout se passe bien...
La critique de Julien
Sacrifié par son studio Lionsgate sur les plateformes de streaming à la suite de son effroyable démarrage au box-office américain (avec un peu plus de huit millions de dollars de recettes pour un budget de production de cent millions), "Expend4bles" est un naufrage aussi bien commercial qu’artistique. Car ce quatrième volet de la franchise initiée il y a treize ans par Sylvester Stallone est bien l’épisode de trop ; "Expendables 3" de Patrick Hughes ayant déjà bien déçu il y a (tout de même) neuf ans. En discussion depuis lors, c’est seulement maintenant que Stallone et sa troupe de bras cassés (ou ce qu’il en reste) se retrouvent, pour une dernière mission (suicide). Ces derniers doivent faire face ici à un groupe de terroristes mené par Suarto Rahmat (l’acteur indonésien Iko Uwais), lequel souhaite mettre la main sur des détonateurs atomiques au compte du dénommé et mystérieux Ocelot, que Barney (Stallone, sa bague et son lumbago) n’avait pas réussi à appréhender 25 ans auparavant. Or, Ocelot souhaite aujourd’hui provoquer la Troisième Guerre mondiale en laissant exploser une bombe nucléaire dans l’Extrême-Orient russe, mais sur les comptes des Américains... Composé des membres Lee "herpès congénital" Christmas (Jason Statham), de Toll Road (Randy Couture), de Gunner Jensen (Dolph Lundgren, qui ne sait plus viser), tous trois présents depuis le début, ainsi que de nouvelles recrues, dont Easy Day (50 Cent) ou Gina (Megan Fox, agent de la CIA et ex-petite amie de Lee), les Expendables vont ainsi devoir reprendre le flambeau pour éteindre le feu...
Réalisé par Scott Waugh, à qui l’on doit l’adaptation cinématographique de la série de jeux vidéo "Need for Speed" éditée par Electronic Arts, sortie quant à elle en 2014 et portée par Aaron Paul et Dominic Cooper, "Expend4bles" est une série Z non assumée. Écrit avec les pieds, et préférant sacrifier à son tour sur l’autel de la mort l’une de ses figures emblématiques, avant de la faire évidemment revenir de manière totalement prévisible d’entre les morts, "Expend4bles" n’a strictement rien à offrir, si ce n’est une laideur infinie. Composé - à la grosse louche - de deux scènes d’action improbable et à rallonge (l’une dans l’ancienne usine d’armement de Kadhafi en Libye, et l’autre sur un navire), ce quatrième volet souffre, en effet, d’effets numériques nauséabonds d’une autre époque, à l’image des nombreux gros plans du film, tournés sur fonds vert. C’est à se demander où est donc passé tout le budget de production du film, si ce n’est dans le cachet des acteurs... Pour un film de cet acabit, tout de même censé clôturer une franchise avec de gros noms (et de gros bras mous), c’est tout simplement une honte.
Mais alors qu’on pensait avoir vu le pire, cet épisode enfonce le clou, et joue ici la surenchère, notamment de violence, opportunément sanguinolente, sans n’être en plus jamais marrant ni titillant le second degré, pourtant l’une des marques de fabrique de la saga. C’est dès lors d’un ringard inimaginable, et cela risque de faire tache dans la filmographie de ses acteurs principaux qui, outre Jason Statham, ne servent à rien. Que dire également des nouvelles recrues (has been ou inconnues au bataillon), venues faire un petit coucou devant la caméra, dont 50 Cent, en auto-promotion (on peut ainsi y entendre son titre P.I.M.P.), et qui ne mérite même pas qu’on dépense cinquante centimes pour le voir, sans oublier Megan Fox, maquillée comme une voiture volée, avec sa plastique - en plastique - de rêve, alors qu’elle est censée tuer à tout va... Pitié !
Face à cet hallucinant massacre, gêné par l’anti-spectacle que lui offre cet "Expend4bles" (dont la seule originalité réside dans son titre), le spectateur n’a plus qu’à pleurer sur son sort, et celui réservé ici à cette quadrilogie, à laquelle ce volet fait, malgré lui, un doigt d’honneur. Il est temps de ranger les armes, et d’abaisser le rideau. Nous, nous allons faire comme si nous n’avions rien vu, préférant oublier l’existence de ce film, auxquels les producteurs semblent ne pas croire eux-mêmes...