Synopsis : KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie ? Adaptation de la série de comics écrits par Mark Millar et dessinés par Dave Gibbons.
Acteurs : Colin Firth, Taron Egerton, Samuel L. Jackson, Jack Davenport, Sofia Boutella, Mark Hamill, Michael Caine, Mark Strong.
Le film est présenté comme une "comédie d’espionnage britannico-américaine". Tout cela est vrai dans sa quasi-totalité : comédie : oui, espionnage : oui, britannique : oui, américaine : non ! Américaine techniquement peut-être, mais dans l’esprit, non, trois fois non. Le sentiment que j’ai eu (et d’autres avec moi) après la projection presse était d’avoir vu un film "so british" (malgré la présence de l’acteur américain, Samuel L. Jackson, dans le rôle du méchant).
L’humour, le second degré et l’autodérision sont totalement assumés dans ce long métrage qui apparaît comme mixant les univers de James Bond et de The Avengers (Chapeau melon et bottes de cuir). Matthew Vaughn adapte de nouveau un périodique de bande dessinée.The Secret Service (EN) est donc un comics book d’espionnage, publié entre avril 2012 et avril 2013, et écrit par Dave Gibbons et Mark Millar.
Kingsman nous fait découvrir la confrontation d’hommes d’âges et de personnalités dissemblables, provenant de milieux totalement opposés. L’un, Harry Hart, joué par Colin Firth, incarne la haute société britannique, à l’accent et l’attitude impeccables qui incarne et manifeste la culture qui est la sienne. Mais sous des dehors si britanniques, et derrière l’apparence d’un homme très inoffensif se cache un redoutable guerrier, totalement inattendu et qui surprendra ses adversaires. Colin Firth s’est préparé physiquement pour ce rôle qu’il incarne de façon admirable. Face à lui, non pas son neveu comme dans le comic original, mais le fils d’un de ses anciens élèves qui s’est sacrifié pour lui. C’est le jeune Taron Egerton qui l’incarne. Cet acteur de 25 ans n’est pas issu d’un milieu populaire, comme son personnage Gary « Eggsy » Unwin, mais de la classe moyenne britannique. Cela lui a permis, ainsi que sa capacité à imiter n’importe quel accent britannique ou américain (et l’on sait l’importance de l’accent pour distinguer les milieux en Grande-Bretagne) d’incarner ce futur étudiant-espion, antagoniste total de son maître. On peut penser aussi dans l’opposition des cultures à la série britannique The Persuaders ! (Amicalement vôtre), mais il s’agissait là d’un Américain et d’un Britannique. C’est (quasiment) le premier rôle de Taron Egerton au cinéma. Il vient du théâtre et ses compétences en combats, chants et danse ont dû l’aider pour jouer son rôle.
Dans le rôle du mauvais, nous trouvons (donc ?) ici un Américain, qui rêve d’aider et de conquérir le monde, d’un même mouvement, grâce à la téléphonie mobile. Difficile de donner plus de précisions sans trahir l’intrigue du film. À vrai dire, celle-ci est, somme toute, de peu d’importance. En effet, tout l’enjeu du long métrage dont on sait dès le début que les bons vont gagner contre les mauvais consistera à nous faire découvrir l’opposition des personnages, notamment en suivant deux axes. Le premier nous permet de suivre Harry Hart dans sa recherche des ennemis et leur anéantissement tandis que le deuxième nous relate la formation, la sélection et l’ascension des jeunes et futurs espions qui seront l’élite du centre Kingsman et de la nation britannique. Qui dit espionnage dira aussi contre-espionnage et, pourquoi pas, l’un ou l’autre protagoniste qui n’est pas exactement celui que l’on croit ! La dernière scène est également un énorme clin d’oeil à d’autres films que vous reconnaitrez facilement !
Certains considèrent le film comme très violent. Certes, il l’est et il y a à certains moments des déchaînements de violence, mais ceux-ci sont à prendre totalement au deuxième degré. Aussi jouissif et jubilatoire que John Wick... mais beaucoup plus intelligent ! Une des scènes, complètement déjantées, dans la dernière partie du film, m’a fait songer à Mars Attack. On comprendra donc qu’il ne s’agit pas de se prendre la (grosse) tête ni de se faire exploser la cervelle pour profiter de ce film. Il ne faut surtout pas déposer son cerveau à ses pieds, le déposer au vestiaire ou le laisser s’envoler vers un feu d’artifices pour visionner cette très excellente comédie. Si les qualités d’interprétation ne sont plus à démontrer, on sera tout particulièrement attentif au jeune gallois Taron David Egerton que l’on espère voir dans de prochains films.