Genre : Thriller, action
Durée : 90’
Acteurs : Liam Neeson, Noma Dumezweni, Jack Champion, Embeth Davidtz, Matthew Modine...
Synopsis :
L’homme d’affaire américain Matt Turner vit à Berlin avec sa femme et ses enfants. Un jour qu’il emmène ses enfants à l’école, il est soudainement appelé par un numéro inconnu et une voix mystérieuse lui donne des instructions. S’il ne fait pas ce qui lui est demandé, la bombe installée sous le siège de sa voiture sera déclenchée... S’engage une course contre la montre au cours de laquelle Matt tente de résoudre ce mystère pour sauver sa famille.
La critique de Julien
Quelques mois après avoir ressuscité le personnage Philippe Marlowe de l’écrivain Raymond Chandler devant la caméra du cinéaste irlandais Neil Jordan dans "Marlowe", Liam Neeson est (déjà) de retour dans son cent-unième rôle. Dans ce troisième remake (!) du film espagnol "Appel Inconnu/El Desconocido" (2015) de Dani de la Torre, l’acteur américain joue un père de famille qui se retrouve coincé dans sa voiture avec ses enfants, sous la menace d’un appel téléphonique masqué, et à la voix déformée. En effet, une bombe est située sous chacun de leurs sièges, lesquelles peuvent être déclenchées par des plaques de pression placées sous ceux-ci, et par radiofréquence. Le financier va dès lors devoir s’appliquer et exécuter au pied de la lettre les instructions que lui demandera cette voix, sans qu’il ne puisse demander de l’aide...
Réalisé par le metteur en scène hongrois américain Nimród Antal, lequel a œuvré ces dernières années sur les séries "Stranger Things" et "Servant", "Retribution" passe la quasi-totalité de son intrigue à l’intérieur d’une voiture, d’où la nécessité pour son réalisateur d’avoir storyboardé son film, afin d’éviter d’avoir plusieurs fois le même plan à l’image. Sauf que cela n’aura pas suffi à rendre attractif son métrage, très mécanique, et de surcroît répétitif. Fonctionnel, "Retribution" est un divertissement où la tension peine à se ressentir, malgré la course contre la montre qu’il met en scène. De plus, les péripéties ne tiennent pas ici la route, à l’image d’une explosion volontaire de voiture dans une centrale électrique. Le kamikaze - entre nous stupide - en question souhaite-t-il ainsi faire sauter toute la capitale allemande ? Il en est de même pour la réponse d’Europol quant à l’ampleur de cette enquête, laquelle mettra notamment du temps à couper le signal téléphonique berlinoise (ce qui n’était plus arrivé depuis 1945, d’après les dires d’une agente), tout en essayant de comprendre ce qui se passe dans la voiture de Matt Turner (Neeson), refusant forcément d’en laisser sortir ses enfants, tandis que l’antagoniste fera tout ou presque pour le responsabiliser de tout ce qui arrive autour de lui, dont des attentats à la bombe...
On ne peut pas dire aussi que le film soit avare en suspens et surprises, lui dont on a vite fait le tour, tandis qu’on regrette que l’écriture laisse planer le doute quant à l’implication du personnage - pas si innocent - de Neeson dans cette histoire de détournement d’argent d’un compte bancaire situé à Dubaï, et sur lequel se trouve de l’argent déjà détourné, provenant alors de fonds de clients, déposés dans une banque de Dubaï... L’acteur, quant à lui, continue ainsi à faire du surplace, dans le rôle d’un père de famille qui fera tout pour sauver ses enfants, prouver son innocence, et s’excuser pour ses nombreuses absences - au téléphone - auprès de son épouse, jouée par Embeth Davidtz, que Neeson retrouve trente ans après "La Liste de Schindler" de Steven Spielberg... Bref, il est grand temps pour l’acteur de 71 ans d’aller de l’avant dans le choix de ses rôles, et d’arrêter de regarder dans le rétroviseur !