Genre : Comédie, familial
Durée : 84’
Acteurs : Hugo Trophardy, Guillaume de Tonquédec, Anne Marivin, Valérie Karsenti, Pauline Clément, Sarah Stern...
Synopsis :
Toto et ses camarades sont de retour, direction la campagne pour une classe verte ! Mais, si pour les autres élèves, celle-ci est l’occasion de découvrir la vie à la ferme, pour Toto, c’est surtout l’opportunité parfaite pour inventer de nouvelles blagues et vivre de folles aventures. D’autant que les fermiers qui les accueillent ont l’air un peu louches, et qu’on raconte qu’un fantôme rode dans le coin... Toto compte bien mener l’enquête, et il a plus d’un tour dans son sac !
La critique de Julien
Sorti durant le premier été entre deux confinements, et adapté de la bande dessinée de Thierry Coppée, elle-même inspirée par le personnage créé en 1892 par Émile Durafou dans le livre "Les Farces de Toto", "Les Blagues de Toto", de Pascal Bourdiaux (le responsable de "Boule et Bill 2", sorti en 2017), avait curieusement attiré plus d’un million de spectateurs en France. D’où l’idée des producteurs d’en faire une suite, et de la proposer au même cinéaste, lequel a rapidement accepté, lui qui s’était "beaucoup amusé à tourner ce premier film, avec les comédiens et les enfants". Exit cependant ici le paysage urbain et bonjour la campagne, puisque Toto et ses camarades partent ici en classe verte ! L’occasion de les sensibiliser à l’écologie (pollution, traitement des déchets, agriculture bio, etc.), de se prendre en main et, pour Toto (Hugo Trophardy), d’ennuyer encore un peu plus ses malheureux professeurs, Mlle Jolibois (Pauline Clément) et Mlle Gossein (Barbara Bolotner). Mais ces nouvelles aventures à la ferme risquent d’être très chargées pour Toto et ses amis, entre un couple de fermiers (Nicolas Lumbreras et Sarah - Stéphanie Tuche - Stern) pas très nets, un fantôme qui rôde dans les parages, une maire (Valérie Karsenti) peu concernée par l’environnement et qui s’enrichit grâce à l’argent de subventions, et les parents de Toto (Anne Marivin et Guillaume de Tonquédec) qui retombent, eux, en enfance, en espionnant, par manque de confiance, leur fils...
Tandis qu’on reconnaissait une certaine insouciance enfantine, et une petite dose de nostalgie au travers des premières aventures cinématographiques de Toto, cette suite, très paresseuse, se sert du prétexte de l’écologie et de la découverte de la nature et des animaux pour emmener Toto et ses condisciples en classe - pas très - verte, faire dès lors de mauvaises blagues, pas très drôles, tandis que ses préoccupants enjeux sous-jacents, et qui nous concernent tous (enfants, adolescents et adultes), sont développés ici de manière totalement irresponsable, où tout le monde (ou presque) se met au vert, mais avec de gros sabots. Outre quelques personnages secondaires bien dessinés (Valérie Karsenti, l’antagoniste, et Isabelle Candelier, dans le rôle de la directrice excessive) et... c’est tout, "Les Blagues de Toto 2 : Classe Verte" se prend rapidement les pieds dans ses lacets, et tombe dans la bouse, lequel n’est aucunement du grand cinéma. On pense aussi à l’envers du décor sans pitié de ces adaptations de bandes dessinées qui mettent en scène de jeunes enfants ("Le Petit Nicolas", "Ducobu", dont la cinquième aventure est actuellement en tournage chez nous), lesquels voient ici la lumière avant d’être oubliés et remplacés par d’autres, afin de coller à l’âge et au physique du personnage en question. Quelle hypocrite industrie !
Si les plus jeunes s’amuseront peut-être des batailles de chaussettes puantes et des auto-claques de la professeure de gym de Toto durant son sommeil lorsqu’il imitera (comme un éléphant) le bruit d’un moustique, les adultes, eux, n’y trouveront aucun plaisir, et risquent d’avoir le temps long, même si le film ne fait, top chrono, que 80 minutes d’images. Courage !