Genre : Comédie
Durée : 101’
Acteurs : Toni Collette, Monica Bellucci, Sophia Nomvete, Alessandro Bressanello...
Synopsis :
Kristin n’a pas la vie facile. Son fils unique quitte le cocon familial, personne ne la prend au sérieux au boulot et son mari la trompe. C’est alors qu’elle apprend que son grand-père est décédé en Italie. Une échappatoire ? Peut-être. Sa seule chance ? Sûrement. Elle plie donc bagage, quitte sa misérable situation et s’envole pour la dolce vita. Mais lorsque les funérailles de son grand-père se terminent par une fusillade sanglante, on lui annonce une désagréable nouvelle : il était un redoutable boss de la mafia et tout le monde attend d’elle de reprendre le flambeau. Aux côtés de la fidèle main droite de la famille, elle va, de façon hilarante, dépasser toutes les attentes, y compris les siennes.
La critique de Julien
Alors qu’on lui doit le premier épisode de la saga "Twilight" (2008) adapté du roman de Stéphanie Meyer, et récemment l’un des épisodes de l’excellente série d’anthologie Netflix "Le Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro" (épisode 6, "Dreams in the Witch House"), la réalisatrice, scénariste et cheffe décoratrice Catherine Hardwicke redirige la comédienne Toni Collette, après l’avoir déjà fait dans sa comédie dramatique "Ma Meilleure Amie / Miss You Already" (2014). "Mafia Mamma", c’est donc son nouveau film, qui est une comédie complètement déjantée, et surtout ratée. La talentueuse actrice y interprète alors une experte en vente pour une entreprise de cosmétiques dirigée par des hommes sexistes et méprisants à son égard, tandis qu’elle est en proie à une crise de la quarantaine. En effet, son fils unique vient de partir pour l’Université, tandis que son mari, propre-à-rien et irresponsable, la trompe avec une jeune femme. Mais c’est sans compter sur un appel lui apprenant que son seul parent encore vivant, son grand-père, vient de décéder, et qu’elle doit assister à ses funérailles et être présente à la lecture de son testament, elle qui va hériter de ce dernier. Sauf qu’une fois sur place, Kristin apprendra que celui-ci était le parrain d’une puissante mafia sicilienne, et qu’elle doit ainsi lui succéder, alors qu’elle n’a, par exemple, jamais tenu une arme à feu en main...
Qu’il est triste de voir Toni Collette autant cabotiner et surjouer dans ce film, parodiant, à sa façon, la saga "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, laquelle va voir son personnage s’improviser baronne de la mafia, tout en étant maladroite, hystérique, et, de prime abord, soumise. Or, on ne croît pas une seule seconde au scénario très mal écrit et sans queue ni tête de cette comédie assez ringarde, laquelle enchaîne les péripéties les plus improbables, et au travers desquelles son personnage principal va échapper à ses assaillants rivaux au petit bonheur la chance, tout en parvenant, accidentellement, à en éliminer, et dès lors à se faire respecter, et à se faire craindre. "Mafia Mamma" s’amuse alors en sortant ce dernier de sa zone de confort, dans cela dans un festival de surenchère gore, et de clichés mafieux.
Alors qu’il est pourtant question ici d’émancipation féminine dans un monde d’hommes à la masculinité toxique, la réalisation de Catherine Hardwicke, où les personnages de femmes fortes sont récurrents, s’avère être ici à côté de la plaque. On pourrait cependant sauver sa photographie, étant donné une certaine lumière et quelques plans romains qui sortent du lot (le tournage a eu lieu à Rome), mais certainement pas son montage, sans équilibre, ni panache, ni lien. De plus, des personnages secondaires plantés là (Monica Belluci en tête, dans la peau de conseillère du feu grand-père) aux retournements de situation stupides, cette comédie pathétique n’amuse définitivement jamais, et embarrasse plus qu’autre chose...