Genre : Animation
Durée : 105’
Acteurs : Cristina Valenzuela, Bryce Papenbrook, Keith Silverstein...
Synopsis :
Marinette, une jeune parisienne un peu maladroite, n’est pas vraiment l’étudiante la plus populaire de son lycée. Mais lorsqu’une magie noire menace la ville Lumière, elle se transforme, à sa grande surprise, en la super-héroïne Ladybug. Alors qu’elle découvre ses nouveaux pouvoirs, le diabolique Papillon et ses acolytes sèment la destruction. Pour sauver sa ville, Marinette va devoir donc unir ses forces avec le charismatique Chat Noir. Mais elle est loin de se douter que derrière le masque se cache Adrien, un camarade de classe dont elle est secrètement amoureuse... Le destin du monde repose désormais sur eux. Ensemble, sont-ils assez forts pour vaincre Papillon ?
La critique de Julien
Seconde (co-)production française la plus chère de tous les temps (avec un budget de 80 millions d’euros) [1], "Miraculous : Ladybug & Chat Noir, le Film" débarque sur les grands écrans après avoir rencontré un succès phénoménal sur les petits, du monde entier. Et pour cause, ce film est adapté de la série pour les 4-10 ans "Miraculous : Les Aventures de Ladybug et Chat Noir", créé par Thomas Astruc et co-produite par Jérémy Zag via sa société Zagtoon, elle qui est diffusée en France depuis le 19 octobre 2015, ainsi qu’aux États-Unis, au Québec au encore au Japon, pour ne citer que ces pays sur les 120 dans lesquels elle est diffusée, elle qui compte jusqu’à présent 5 saisons, et d’innombrables produits dérivés. Autant donc dire que le pari est énorme autour de ce film réalisé par Jeremy Zag lui-même, ses producteurs ayant placé beaucoup d’espoirs dans ce film (et d’argent). Nous concernant, c’est en tant que quasi novice que nous avons découvert ce film, ce qui est sans doute l’une des ambitions premières du film, c’est-à-dire de toucher un plus large public, dont des familles entières, ainsi que de nouvelles (petites) têtes, et, bien évidemment, tous les jeunes fans de la série, alors que ce métrage revient - en chansons - aux origines de cette série super-héroïque papillonnante...
En quelques mots, l’intrigue se déroule toujours ici à Paris, à la rencontre de la très maladroite adolescente de 14 ans Marinette Dupain-Cheng (Anouck Hautbois/Lou Jean au chant), elle qui est la fille unique d’un couple de boulangers, ainsi que d’Adrien Agreste (Benjamin Bollen/Elliott Schmitt au chant), quant à lui un jeune mannequin du même âge, lequel est le fils du veuf créateur de mode Gabriel Agreste (Antoine Tomé), tandis qu’ils sont camarades de classe, alors que Marinette est secrètement amoureuse d’Adrien. Alors que des bijoux antiques - les Miraculous - conférant à leur possesseur de grands pouvoirs se cachent dans la nature, un homme mystérieux va s’emparer du Miraculous du Papillon, pour faire le mal... Maître Fu, en tant que derniers représentants de l’Ordre des Gardiens, va alors offrir les boucles d’oreilles de la coccinelle à Marinette, et la bague du chat noir à Adrien, lesquels vont devenir Ladybug et Chat Noir, tout en unissant leurs forces face au Papillon et ses sbires, lui qui, d’après la légende, obtiendra le pouvoir absolu s’il parvient à obtenir leurs bijoux. Or, ce qu’ignorent Ladybug et Chat Noir, c’est qu’ils se connaissent bien à la ville...
Alors que la marque a déjà connu deux téléfilms par le passé ("Miraculous World : New York, Les Héros Unis" et "Shanghai, La Légende de Ladydragon"), "Miraculous, le Film" a été pensé comme une origin-story condensant les 122 épisodes de la série télé, afin de répondre aux attentes. Or, Jeremy Zag réussit haut la main à créer ici un riche spectacle d’animation à la française, avec des couleurs très prononcées, des décors assez impressionnants, des séquences d’action assez rythmées, et une animation très fluide. Le réalisateur, en tant que musicien autodidacte, a également lui-même composé la dizaine de chansons présentes dans le film. Car autant dire que ça chante, et beaucoup trop, étant donné que la bande-originale du film dure près de 40 minutes. L’histoire, finalement assez peu développée, a d’ailleurs été pensée en partant de mélodies, tandis qu’il est question ici de confiance en soi (ce dont manque son héroïne, Marinette), ainsi que de deuil, et surtout du pouvoir de l’amour ; des thèmes rabattus ici sans grande originalité.
Co-produit par Aton Soumache, lequel avait déjà travaillé sur la série, mais également sur les films "Le Petit Prince" (2015) de Mark Osborne et "Le Petit Nicolas : Qu’est-ce qu’on Attend pour être Heureux ?" (2022) d’Amandine Fredon et Benjamin Massoubre, ainsi que sur le futur "Marcel Pagnol" (2024) de Sylvain Chomet, "Miraculous, le Film" fait souvent penser aux Disney, que ça soit aussi bien dans ses musiques que ses visuels, bien qu’il n’ait pas à rougir de la comparaison. Aussi, certains clins d’œil à divers super-héros ne font pas photo. Enfin, en termes d’écriture, pas de miracle à l’horizon, outre son univers à part entière, que l’on découvre majoritairement avec une certaine curiosité (et distance), perdant au passage en multiculturalisme et en inclusion...