Synopsis : Pour financer la rénovation d’une maison de repos en pleine décrépitude dans leur petit village du Jura, quatre sœurs bénédictines et leur stagiaire s’inscrivent à une course locale pour rafler les 25000€ de la victoire. Mère Véronique, d’abord furieuse, se rallie au projet car il est soutenu par le père abbé. Il lui promet même un voyage à Rome et entrevue au Vatican avec le Pape à la clé, en cas de succès. Dès lors, elles vont prendre un entraîneur, et se préparer sérieusement, tout en décourageant les autres concurrents. Sauf que d’autres religieuses, menée par la rivale de toujours de Mère Véronique, entrent en selle…
Casting : Valérie Bonneton (Mère Véronique), Sidse Babett Knudsen (Mère Joséphine) , Camille Chamoux (Soeur Augustine), Claire Nadeau (Soeur Bernadette), Guilaine Londez (Soeur Béatrice) Louise Malek (Gwendoline), François Morel (Monsieur Pierre)
Sur le papier, la confrontation Valérie Bonneton/ Sidse Babett Knudsen avait tout d’alléchant (Fabienne Lepic et son “à taaaaable” dans la série “Fais pas ci, fais pas ça” et notre héroïne, notre modèle de femme politique, Birgitte, de “Borgen”).
A l’écran…que dire… c’est une autre histoire.
Franchement, en 2023, est-il possible de proposer une comédie pareille bricolée avec d’aussi grosses ficelles ?
Ce vin de messe n’est même pas une petite piquette, mais du gros rouge qui tâche (et qui fâche).
Tout est dans la caricature, rien dans la finesse.
Un exemple ? François Morel, beauf balourd incarné qui s’adresse aux soeurs avec ces mots : “Alors, les filles, paraît qu’on a besoin d’un homme, maintenant ?”
Autre exemple ? Le personnage de Gwendoline, la jeune stagiaire, qui veut juste être religieuse pour trouver une famille et qui cumule tous les clichés : elle est accro à son smartphone, en échec scolaire, et sa naïveté confine au ridicule tant elle n’a aucune - mais absolument aucune - notion religieuse.
Qui s’en sort le mieux, ou plutôt le moins mal ?
Camille Chamoux, peut-être, parce qu’elle hérite du personnage le moins caricatural, ou, du moins, celui qui a le plus de facettes.
Les autres, hélas, ne peuvent éviter la chute massive du peloton.
Leur talent individuel n’est pas en cause, mais la foi ne fait pas toujours des miracles.
La répétition des gags jusqu’à l’usure - les chutes en cascade, le personnage de Claire Nadeau, qui a fait voeu de silence, agitant sa pancarte - c’est embarrassant.
On accorde une ou deux répliques qui provoquent vaguement l’ébauche d’un sourire (Sœur Camille Chamoux disant à Soeur Béatrice qui conduit comme un escargot : “si Jésus était monté comme ça, l’Ascension aurait lieu à Noël”) mais aucun rire. Ce qui est plutôt embêtant pour une comédie.
Bref, c’est pas drôle.
On aimerait revoir Sidse Babett Knudsen dans une comédie bien écrite et à la mesure de son talent, car on sent un potentiel comique certain.
Ce film est consternant, navrant.
Que dire “Pardonnons-leur, ils ne savaient pas ce qu’ils tournaient” ?
Soyons charitables : les paysages sont très beaux.