Genre : Comédie, romance
Durée : 104’
Acteurs : Julia Roberts, George Clooney, Billie Lourd, Kaitlyn Dever, Lucas Bravo...
Synopsis :
L’histoire d’un couple divorcé faisant équipe afin de se rendre à Bali pour empêcher leur fille de commettre la même erreur qu’ils pensent avoir fait vingt-cinq ans plus tôt...
La critique de Julien
Clap, quatrième ! Après "Ocean’s Eleven" (2001), "Ocean’s Twelve" (2004) et "Money Monster" (2016), Julia Roberts et George Clooney se retrouvent pour la comédie sirupeuse "Ticket to Paradise", dans laquelle ils interprètent un couple de divorcés incompris qui vont, malgré eux, faire équipe pour tenter de saboter le mariage imminent de leur fille Wren (Kaitlyn Devern vue dans la série "Dopesick"). En effet, la demoiselle s’apprête à épouser Gégé (Maxime Bouttier, vu dans la série "Emily in Paris"), un indonésien rencontré il y a seulement 37 jours. Père et mère vont alors empêcher leur fille de faire la même erreur qu’ils ont commise vingt-cinq ans plus tôt, soit de se marier sur un coup de tête. Sauf que cette idylle n’est pas une aventure de vacances qui se terminera au bout de l’été...
Réalisé par Ol Parker à qui l’on doit "Mamma Mia ! Here We Go Again" (2018), cette réalisation téléphonée sent bon les cocotiers, elle qui n’a pourtant pas été tourné à Bali, mais bien en Australie, au Queensland et ses îles. Egalement entraînante et sans temps mort, on entend là assez rapidement que son metteur en scène aime la musique, la bande-originale du film étant parsemée de titres aussi dansants ("Don’t Go Yet" de Camila Cabello) que rétros ("Jump Around" de House of Pain ou encore "Gonna Make You Sweat - Everybody Dance Now)" de C&C Music Factory). Quant à ce qu’elle nous réserve, il n’y a qu’à s’en tenir à la bande-annonce pour comprendre que cette comédie joue en terrain connu, elle qui nous dévoile malheureusement, par ses extraits, ses meilleurs moments, au cours desquels George Clooney et Julia Roberts (également producteurs exécutifs du film) font semblant de se disputer comme des enfants, donnant à voir quelques situations cocasses, dont une partie de beer-pong (très) arrosée (mais avec un alcool local), pour un douloureux réveil à la clef le lendemain, sans oublier le traditionnel choc des cultures et la barrière de la langue comme vecteurs comiques. Pour le reste, tout est écrit à l’avance, et se laisse donc deviner, notamment autour d’idées préconçues et datées sur l’amour et ses conséquences, qu’elles soient intimes ou le relationnelles, tandis que le film nous rappelle également de profiter de l’instant présent, et de ne pas remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui.
Dans l’absolu, "Ticket to Paradise" est l’occasion de revoir deux des acteurs les plus glamours d’Hollywood se donner une nouvelle fois la réplique, Clooney ayant suivi un régime strict (à base de Keto !) pour son rôle, tandis que Julia Roberts y apparaît avec et sans fard. D’ailleurs, Ol Parker parvient à filmer leurs personnages ici et là sous un joli regard, assez vulnérable, au travers de moments un peu plus profonds qu’attendus, lesquels offrent donc au métrage un peu plus que de la mièvrerie sur commande. Mais cela ne suffit aucunement à lui permettre de sortir du lot...
Gentil, prévisible, ce film est un plaisir coupable, une comédie romantique à l’ancienne, de celles qui nous feraient encore croire aux histoires d’amour idylliques, à l’heure où nous avons bien besoin de voyager ; le ticket pour le paradis étant actuellement bien trop élevé pour s’y rendre. On se contentera donc de ce faux détour à Bali, là où Julia Roberts avait tourné pour de vrai "Mange, Prie, Aime" (2009) de... Ryan Murphy, dont la série "Dahmer : Monstre" - dans un tout autre genre (et c’est peu de le dire) - est en train de connaître un immense succès sur Netflix.