Synopsis : Antoine, jeune banlieusard parisien, suit des études de comptabilité sans grande conviction, partageant son temps entre les battles de rap qu’il pratique avec talent et son job de livreur de sushis. Lors d’une course à l’Opéra Garnier, sa route croise celle de Mme Loyseau, professeur de chant dans la vénérable institution, qui détecte chez Antoine un talent brut à faire éclore. Malgré son absence de culture lyrique, Antoine est fasciné par cette forme d’expression et se laisse convaincre de suivre l’enseignement de Mme Loyseau. Antoine n’a d’autre choix que de mentir à sa famille, ses amis et toute la cité pour qui l’opéra est un truc de bourgeois, loin de leur monde.
Acteurs : Michèle Laroque, MB14, Guillaume Duhesme
Après son premier film, Les déguns, en 2018, les critiques ne pouvaient être que dubitatifs face à Ténor, et l’on peut comprendre que la projection pour la presse fut boudée. Nous y sommes allé, malgré notre appréhension face aux comédies françaises. Au sortir de la vision du film, nous sommes partagé. C’est que, objectivement, le film n’apporte rien de neuf dans le genre "film de rédemption" ! Gus Van Sant, en son temps, avait réalisé Finding Forrester, qui correspondait bien à ce genre cinématographique. Mais, depuis vingt ans ont passé et Claude Zidi Jr. n’apporte rien de nouveau et n’atteint certainement pas le niveau de Van Sant. Bien plus, Ténor coche toutes les cases du film de rédemption d’un jeune issu de la banlieue. Le cahier des charges est rempli pour satisfaire au genre et faire plaisir aux spectateurs potentiels. Quitte à décevoir le critique qui, lui, ne verra que les ficelles, et attendra quelque chose d’autre. Est-ce que ce sera lié à la présence de MB14, "pour la première fois à l’écran", ancien participant à la cinquième saison de l’émission The Voice ? C’est que Mohamed Belkhir, le vrai nom de l’auteur-compositeur-interprète et beatboxeur 27 ans, devrait drainer toute une série de fans : ceux de banlieue, ceux qui l’on suivi dans The Voice. Nous ne sommes dans aucun de ces cas de figure. Dès lors, objectivement, le film se tient dans une moyenne. Il y a pire mais le film n’a rien pour lui. Et pourtant, comme l’un ou l’autre journaliste, il nous faut reconnaître que contre toute attente, le film a réussi à transmettre de l’émotion et presqu’une larme à l’oeil. Sans être dupe pourtant, mais reconnaissant que la sauce a pris à notre corps défendant. Osons une comparaison culinaire. On peut apprécier la cuisine au point de fréquenter des restaurants étoilés... tout en aimant, de temps en temps, sans abuser, aller à la friterie pour un paquet de frites mayonnaise avec un cervelas ! C’est un peu ce qui nous est arrivé avec Ténor.