Genre : Science-fiction, drame
Durée : 96’
Acteurs : Colin Farrell, Jodie Turner-Smith, Justin H. Min, Malea Emma Tjandrawidjaja...
Synopsis :
Dans un monde où les robots servent de baby-sitters, Jack accueille l’androïde Yang chez lui pour qu’il s’occupe de sa fille. Lorsque Yang tombe en panne, Jake fait tout ce qui est en son pouvoir pour réparer le précieux robot. Ce faisant, il se reconnecte avec son passé, sa femme et sa petite fille.
La critique de Julien
Le réalisateur Kogonada ne vous dit peut-être rien. Et c’est bien normal. Derrière ce pseudonyme se cache un cinéaste américain d’origine sud-coréenne, dont on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’il est un spécialiste d’essais vidéo qui analysent divers films et séries télévisées, lequel adapte ici la nouvelle américaine "Saying Goodbye to Yang" d’Alexander Weinstein, issue de son recueil d’histoires "Children of the New World" (2016). Présenté en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2021, "After Yang" est un drame de science-fiction qui nous emmène dans un futur proche, où Jake (Colin Farrell) et Kyra (Jodie Turner-Smith) et leur fille adoptive Mika doivent faire face à la panne de leur robot-nounou domestique Yang (Justin H. Min), qu’ils avaient acheté à un revendeur certifié plutôt qu’à son créateur d’origine, lui qui était programmé pour aider sa petite sœur à découvrir son héritage culturel. Mais alors qu’il s’avère impossible de le réparer, Jake fera tout son possible pour sauver son enfant robotique, lequel parviendra, via un réparateur bon marché, à accéder à la banque de mémoire de Yang, découvrant ainsi son passé, lequel fera réfléchir Jake et Kyra sur la vie, la mort, et sur leur présent, face notamment à la perte de ce que cette famille en est venue à considérer comme l’un de ses membres...
S’il est prémonitoire et explore notre rapport de plus en plus dépendant à la technologie et, in fine, à nous-mêmes, "After Yang" est un film auquel il est difficile de s’identifier, et surtout de s’accrocher, étant donné une lenteur de mise en scène assommante, questionnant ses personnages sur leur humanité, et cela par la découverte de la mémoire artificielle, ayant déjà ici bien vécue avant de croiser la route de ses derniers propriétaires. Pensif, et même philosophique, ce drame existentiel et réflexif est un doux et (sans doute) trop mou voyage dans la réalité humaine, et de ce que notre condition nous est donnée à vivre. Kogonada nous livre alors une œuvre futuriste intrigante, discrète, introspective, elle qui, par des aller-retour spirituels et des souvenirs brumeux humanoïdes, confronte l’humain à sa propre conscience, et à sa chance de l’être...