Synopsis : Qui est Karim D. ? Ce jeune écrivain engagé au succès annoncé ou son alias, Arthur Rambo, qui poste des messages haineux que l’on exhume un jour des réseaux sociaux...
Acteurs : Rabah Naït Oufella, Antoine Reinartz, Sofian Khammes, Sarah Henochsberg
Lien vers l’interview audio du réalisateur
Le titre du film sonne à la fois comme un nom poétique mais aussi comme un patronyme guerrier. Arthur Rambo s’inspire très librement d’une affaire qui est plus connue en France qu’en Belgique, l’affaire Mehdi Meklat.
Le réalisateur ne juge pas Karim. Il y a une neutralité d’approche (possiblement bienveillante) dans la présentation de ces 48 heures de la vie d’un homme qui passe du triomphe à la chute.
Ce film fait découvrir combien les réseaux sociaux sont devenus incontournables, pour le meilleur et le pire.
Laurent Cantet choisit de montrer à l’écran les messages postés par Karim, en fait par Arthur Rambo. Vu sur un grand écran de cinéma plutôt que sur un Smartphone, ces textes courts apparaissent comme des missiles lancés sur le spectateur qui ne peut que les recevoir et en découvrir toute l’horreur.
Karim oscille entre deux mondes. Tous deux ont leur face d’ombre et de lumière. Nous découvrons que la gloire médiatique a quelque chose d’artificiel. Mais l’expression sur les réseaux sociaux exprime aussi le « mal être » de personnes qui n’ont pas droit de cité !
De plus en plus nous prenons conscience que les publications sur les réseaux sociaux sont bien plus que des mots postés sur Twiter ou sur FB. Bien plus, ils ne disparaissent pas ! On ne peut pas faire comme si cela n’avait pas été écrit. Et, dans la foulée, est-ce que l’on n’a pas droit à son « chemin de Damas » ?
Enfin, un mot du choix des acteurs, notamment Rabah Naït Oufella excelle dans le rôle de Karim. Bilel Chegrani interprète son jeune frère Farid qui exprime quelque chose du malaise de la cité (parfois trop en surjeu) qu’il reconnaît dans les tweets de son ainé et Anne Alvaro, l’écrivaine, très empathique avec Karim…