Genre : Romance
Durée : 112’
Acteurs : Jennifer Lopez, Owen Wilson, Maluma, John Bradley, Sarah Silverman, Chloe Coleman, Utkarsh Ambudkar, Jimmy Fallon...
Synopsis :
A quelques heures de se marier, une superstar de la pop découvre que son fiancé, une rock star, la trompe avec son assistante. Déboussolée, elle monte sur scène et choisit une personne au hasard, un professeur de mathématiques, afin qu’il devienne son mari.
La critique de Julien
Quoi de plus naturel qu’une romance à l’eau de rose dans nos salles de cinéma à l’approche de la Saint-Valentin ? Alors qu’il devait sortir il y a un an, "Marry Me" marque aussi le retour de Jennifer Lopez dans une comédie romantique, elle qui a pour l’occasion enregistré des titres inédits pour la bande-originale du film, ainsi que son partenaire de jeu, le Colombien Maluma.
Réalisé par la méconnue Kat Coiro, que l’on retrouvera à la réalisation de la prochaine série Marvel "She Hulk" (à découvrir en 2022 sur Disney+), "Marry Me" est une adaptation du roman graphique du même nom de Bobby Crosby (publié en ligne) et illustré par Remy "Eisu" Mokhtar, laquelle met donc en scène Jennifer Lopez dans le rôle de Kat Valdez, une pop star mondiale formant un couple très glamour avec le jeune chanteur Bastian, que joue Maluma. Mais le soir de leur mariage, retransmis en direct devant des millions de fans lors d’une cérémonie très particulière, Kat découvrira que son bien-aimé la trompe avec l’une de ses assistantes, et cela juste avant de monter sur scène, pour lui dire "oui". Bouleversée, cette dernière décidera d’épouser sur un coup de tête un parfait inconnu, Charlie Gilbert (Owen Wilson), un professeur de maths divorcé et un peu coincé, assistant ainsi à l’événement avec sa fille Lou (Chloe Coleman), et tenant malencontreusement la pancarte de sa fille, sur laquelle il était écrit "Marry Me", faisant référence au titre du dernier succès de Kat et Bastian. Issus d’univers totalement différents, les deux jeunes mariés apprendront pourtant à se connaître, puis à s’apprécier, et, évidemment, à s’aimer...
Sans surprises, "Marry Me" coche toutes les cases de la romance moderne ultra téléphonée, à l’heure où les réseaux sociaux régissent la vie, elle qui est bourrée de stéréotypes, tout en essayant maladroitement de les éviter. Jennifer Lopez y incarne ainsi une femme "de plus de 35 ans", ce qui a tendance à nous faire rire, elle qui est ici amoureuse du personnage de Maluma, de vingt-quatre ans son cadet. Alors certes, on veut bien admettre cette différence d’âge, notamment dans le monde du show-business, d’autant plus que la chanteuse a été en couple avec des garçons bien plus jeunes qu’elle (tel que le chorégraphe Casper Smart), mais on ne parvient malheureusement pas à croire ici en l’idylle naissance entre son personnage et celui d’Owen Wilson, même si cette histoire est la première à rire de son improbabilité. Ainsi, tout semble ici orchestré, prémâché, sans une once de naturel. La réalisation de Kat Coiro se révèle alors mécanique dans la construction de cet amour prévisible naissant, au travers duquel on voit clair comme de l’eau de roche. L’artificialité gagne alors du terrain à mesure des répliques philosophiques intempestives de Kat Valdez et de situations qui n’ont ni queue ni tête, cette star allant même jusqu’à prendre l’avion en talons aiguilles et en classe écho pour rejoindre un concours de maths au fin fond de la Pennsylvanie, et cela par ses propres moyens (ou presque). N’est-ce pas un peu surfait ?
Qu’on se le dise, "Marry Me" est à la gloire de Jennifer Lopez, coproductrice du film, laquelle est quasi ici tous les plans. Même si elle a pris de l’âge, force est de constater que son corps sculpté à de quoi rendre jalouses beaucoup de femmes, même si l’on a bien du mal à voir un semblant de peau humaine sous cette tonne de maquillage. Et puis, que dire de ses sublimes tenues, qu’elle porte à merveille ? L’actrice pousse évidemment la chansonnette, avec des mélodies qui prêtent ainsi à danser (l’incendiaire "Church", "After Love"), à célébrer l’amour ("Marry Me", en deux versions - pop et balade - pour le prix d’une) ou à ramener une petite statuette à la maison ("On My Way"). Face à elle, Maluma patine, et ne propose rien d’autre qu’une pâle copie classique du beau gosse et petit ami infidèle, coureur de jupons. Owen Wilson tente quant à lui de limiter la casse, mais la triste banalité d’écriture appuyée de son personnage trop invisible ne l’aide pas à gagner en authenticité, en intérêt. On a ainsi du mal à trouver ce que lui trouve Kat Valdez, si ce n’est une vie totalement opposé à la sienne, et une famille, autre que celle des réseaux...
"Marry Me" se regarde alors comme un livre ouvert, un conte de fées américain sirupeux, dont on croyait l’époque pourtant révolue. Mais la seule présence au casting de Jennifer Lopez dans cette comédie romantique ne ment pas sur la marchandise, pour un résultat finalement assez nostalgique. Autrement dit, si vous y allez, c’est que vous savez à quoi vous attendre, car vous l’avez déjà vu...