Synopsis : Julie se démène seule pour élever ses deux enfants à la campagne et garder son travail dans un palace parisien. Quand elle obtient enfin un entretien pour un poste correspondant à ses aspirations, une grève générale éclate, paralysant les transports. C’est tout le fragile équilibre de Julie qui vacille. Elle va alors se lancer dans une course effrénée, au risque de sombrer.
Acteurs : Laure Calamy, Olivier Faliez, Evelyne El Garby-Klaï
Laure Calamy est quasiment de tous les plans de ce film et elle parcourt celui-ci au pas de course durant toute la durée de ce deuxième long-métrage de moins de nonante minutes (son premier Crash Test Aglaé, était un roadmovie dépaysant en absurdie) ! Tout est dit dans le synopsis d’A plein temps et nous accompagnons Julie, en haletant avec elle, dans ses activités qu’elle doit mener tambour battant ! Les Prix Orizzonti du meilleur réalisateur décerné à Éric Gravel et de la meilleure actrice à Laure Calamy (parmi d’autres récompenses) sont amplement mérités. Par certains aspects le film fera penser à Cours Lola, cours de Tom Tykwer (1998), mais cela ne vaut que pour la vitesse de la protagoniste car le film de Gravel surfe sur d’autres thèmes. On y découvrira notamment la difficulté de garder/trouver un emploi et, plus encore, les contraintes liées à la productivité à tout prix. Laure Calamy donne une extraordinaire densité à son personnage et montre très concrètement combien il faut peu de choses pour bouleverser un très fragile équilibre. Nous accompagnons Julie lors de ses pérégrinations, de ses courses où elle doit traverser la ville, trouver des moyens de locomotion, chercher un nouvel emploi potentiel, payer le prix de la dissimulation de la vérité, et être confrontée à l’arbitraire de la logique d’une société "productiviste" où il n’y a aucune place pour l’humain et pour l’humanité. Un film qui vous donnera un coeur palpitant lorsque vous accompagnerez Julie/Laure Calamy dans une course dont on vous laisse découvrir l’issue à l’écran.