Synopsis : Inspiré d’une histoire vraie, Foxcatcher raconte l’histoire tragique et fascinante de la relation improbable entre un milliardaire excentrique et deux champions de lutte.
Lorsque le médaillé d’or olympique Mark Schultz est invité par le riche héritier John du Pont à emménager dans sa magnifique propriété familiale pour aider à mettre en place un camp d’entraînement haut de gamme, dans l’optique des JO de Séoul de 1988, Schultz saute sur l’occasion : il espère pouvoir concentrer toute son attention sur son entraînement et ne plus souffrir d’être constamment éclipsé par son frère, Dave. Obnubilé par d’obscurs besoins, du Pont entend bien profiter de son soutien à Schultz et de son opportunité de « coacher » des lutteurs de réputation mondiale pour obtenir – enfin – le respect de ses pairs et, surtout, de sa mère qui le juge très durement.
Flatté d’être l’objet de tant d’attentions de la part de du Pont, et ébloui par l’opulence de son monde, Mark voit chez son bienfaiteur un père de substitution, dont il recherche constamment l’approbation. S’il se montre d’abord encourageant, du Pont, profondément cyclothymique, change d’attitude et pousse Mark à adopter des habitudes malsaines qui risquent de nuire à son entraînement. Le comportement excentrique du milliardaire et son goût pour la manipulation ne tardent pas à entamer la confiance en soi du sportif, déjà fragile. Entretemps, du Pont s’intéresse de plus en plus à Dave, qui dégage une assurance dont manquent lui et Mark, et il est bien conscient qu’il s’agit d’une qualité que même sa fortune ne saurait acheter.
Entre la paranoïa croissante de du Pont et son éloignement des deux frères, les trois hommes semblent se précipiter vers une fin tragique que personne n’aurait pu prévoir… (Allociné)
Acteurs : Channing Tatum, Mark Ruffalo, Steve Carell, Anthony Michael Hall, Sienna Miller, Vanessa Redgrave, Lee Perkins.
Le synopsis vous dit à peu près tout du film sauf la "fin tragique" que l’on n’appréhende pas sauf à connaître l’histoire américaine, celle du sport et en particulier la lutte (pour lequel je n’ai pas vraiment d’intérêt).
Le retour que je fais ne signifie pas que le film ne vaut rien : bien au contraire et il suffit de voir les cotes de haut niveau sur IMDB dont plus de 54% sont à cette heure au-dessus de 8. C’est que, à titre personnel, le film a parlé plus à la tête qu’au coeur en particulier parce que je n’ai vraiment pas d’attirance pour le sport pratiqué par les protagonistes.
Cette réserve formulée, on retiendra un interprétation époustouflante, bluffante de John du Pont (en) par Steve Carrell à total contre-emploi (on remarquera un grimage très bien fait et qui a dû prendre beaucoup de temps chaque jour de tournage). Face à lui, Mark Ruffalo dans le rôle de Dave Schultz, le frère ainé de Mark, interprété par Channing Tatum.
Tous deux ont un passé sportif mais ont cependant dû suivre un entraînement super intensif et éprouvant pour leur rôle. Ruffalo a fait de la lutte dans sa jeunesse et ses dix ans de plus par rapport à Dave Schultz n’handicapent pas sa crédibilité. Son interprétation est très bonne comme celle de Tatum. Chacun interprète avec justesse le rapport au sport et au frère (à la famille aussi pour Ruffalo). Channing Tatum excelle a rendre l’itinéraire de cet homme confronté à ce qu’il pense être un père de substitution qui croit en lui et lui donne une identité sans voir les ambiguïtés de son mentor.
Ce dernier arrive à nous bluffer en nous faisant découvrir les rapports avec sa mère (qui a payé le fils du chauffeur pour qu’il ait un ami jusque ses seize ans) rapports qu’il reproduit probablement avec le jeune sportif. A voir des séances de réveil nocturnes, des regards qui font penser à certains moment à une homosexualité non reconnue, non avouée et trouble de John Eleuthère du Pont.
Ce dernier croit qu’il peut tout s’acheter (pour trouver aussi une identité face à sa mère) : une équipe de lutte, des sportifs, des combats, un tank, des armes... Perversion abordée par un film que nous découvrirons en 2015, The Riot Club. Si les thèmes sont totalement différents, l’un et l’autre films nous font découvrir que si l’argent peut tout payer il devient destructeur des relations humaines.