Genre : Animation, familial, aventure
Durée : 109’
Acteurs : Stephanie Beatriz, Wilmer Valderrama, Diane Guerrero, Angie Cepeda...
Synopsis : :
L’histoire de la fantastique famille Madrigal, qui vit dans une maison enchantée nichée dans les montagnes de Colombie, un endroit merveilleux et charmant appelé Encanto. La magie de l’Encanto a doté chaque enfant de la famille Madrigal d’un don unique, du pouvoir de la force à celui de la guérison. Tous ont reçu une aptitude particulière, exceptée la jeune Mirabel, une adolescente d’une quinzaine d’années. Mais lorsque celle-ci découvre que la magie qui entoure l’Encanto est en danger, elle se met en tête qu’en tant que seule enfant ordinaire de cette famille extraordinaire, elle pourrait bien être leur dernier espoir...
La critique de Julien
Avec "Encanto", Disney signe-là son soixantième classique de l’animation, lequel est réalisé par Jared Bush et Byron Howard, eux qui avaient déjà collaboré ensemble sur "Zootopie" (2016). De même, Bush et Lin-Manuel Miranda (la nouvelle figure majeure de la comédie-musicale américaine, dont le premier film "Tick, Tick... Boom !" vient de sortir sur Netflix) avaient déjà travaillés sur "Vaiana : la Légende du Bout du Monde" (2016), eux qui souhaitaient aussi à nouveau collaborer. Co-réalisé également par l’écrivain Charise Castro Smith, ce film, dont le titre signifie "charme" ou encore "enchantement" en espagnol, était donc un rendez-vous programmé par ces amoureux d’animation, et de chansons ! Car "Encanto" est bien un dessin-animé musical comme seul le studio d’animation aux grandes oreilles en a le secret...
Bienvenue ainsi en Colombie, dans un encanto, et précisément dans la "Casita" sensible de la famille Madrigal, alors créés par magie par une bougie à laquelle s’est accrochée Alma, après avoir fui sa maison en raison d’un conflit armé, et perdu son mari Pedro, avec trois enfants en bas âge. Depuis, tel un miracle, cette maison protège le village qui l’entoure, tandis que la magie opère sur chaque nouveau membre de la famille Madrigal, en leur octroyant un don, aidant dès lors à faire prospérer la vie dans ce lieu isolé du monde. Sauf que Mirabel, l’une des petites fille d’Alma (dite Abuela), n’a hérité d’aucun pouvoir, au grand dam de la matriarche. À moins qu’il soit d’une toute autre nature ?
Quatrième long métrage Disney à explorer l’Amérique latine après "Saludos Amigos" (1942), "Les Trois Caballeros" (1944) et "Kuzco, l’Empereur Mégalo" (2000), "Encanto" est le premier Disney à sortir exclusivement dans les salles depuis le début de la pandémie mondiale. Et c’est aussi, tel que son titre l’indique, un enchantement qui ravira petits et grands. Avec son microcosme inspiré par la culture colombienne, tels que de ses coutumes, sa musique, son langage, son architecture, son bestiaire ou encore ses couleurs, ce film est une véritable ode aux valeurs familiales et à la confiance en soi, propres au catalogue Disney, et sans donc l’ombre ici d’un antagoniste extérieur aux personnages. Avec son esthétique irréprochable, "Encanto" nous emmène d’un monde à l’autre, mais au sein d’un seul décor, la "Casita", et cela au fur et à mesure que son héroïne en ouvre les portes, dans sa quête de sauvetage de la magie des Madrigal, qui semble ainsi s’estomper, mais que seule Mirabel semble être capable de voir, de là à s’attirer les foudres d’Abuela, elle qui l’accuse de répandre ainsi l’inquiétude et de mauvaises ondes, qui seraient justement responsables de ces désagréments...
Alors que Lin-Manuel Miranda (le ramoneur dans "Mary Poppins Returns") a signé huit chansons originales pour les besoins du film, "Encanto" fait la part belle aux mélodies latinos dans l’air du temps, très accrocheuses, et aux refrains entêtants, lesquelles seront sans doute responsables de vos futurs maux de tête, à force d’entendre les enfants les reprendre en chœur. Et puis, il faut dire que le personnage principal, Mirabel, doublée par Camille Timmerman, est particulièrement attachante, espiègle, aventureuse et curieuse. Aussi, l’histoire laisse de la place aux autres membres de la famille de la demoiselle, comme aux sœurs ainées de Mirabel, Isabela et Luisa, la première faisant pousser des fleurs partout où elle passe, tout en étant prisonnière de son image parfaite, et la seconde dotée d’une force surhumaine alors au service de la communauté, tout en subissant une grande pression, ou encore à sa cousine Dolores, capable de tout entendre, même à distance, et parfois malgré elle. Sans parler d’Alma, la grand-mère, dont le responsabilité est également remise en cause...
Malgré tous ses bons arguments, on reste tout de même circonspect vis-à-vis de la morale de cette gentille histoire, sans grande audace, étant donné le choix d’y avoir créé une communauté isolée de tous, et donc déconnectée du monde, loin finalement des valeurs de partage et d’entraide chères à Disney, et cela peu importe les frontières. À cet égard, il est dommage que le film ne revienne pas sur le conflit armé qu’a subi autrefois la famille Madrigal, tandis que l’issue du film est, quant à elle, un brin trop floue dans ses intentions, voire expédiée, et manque donc de profondeur. Autrement dit, "Encanto" ne rivalise - par exemple - aucunement avec la puissance émotionnelle de "Coco" (2017), des studios Pixar. Qu’importe, il possède un charme indéniable, parfait en cette période de fêtes de fin d’année...