Synopsis : Lisa et Simon s’aiment passionnément depuis leur adolescence et mènent la vie urbaine et nocturne des gens de leur âge. A la suite d’une soirée qui tourne mal et dont l’issue n’est autre que la prison pour Simon, il décide de fuir. Lisa attend alors des nouvelles de Simon qui ne viendront jamais. Trois ans plus tard, dans l’Océan Indien, elle est mariée à Léo quand leurs destins se croisent à nouveau...
Acteurs : Stacy Martin, Pierre Niney, Benoît Magimel, Roxane Duran
Nous gardons un excellent souvenir du film précédent de Nicole Garcia (Mal de pierres) malgré les quelques réserves que nous mettions, malgré les critiques négatives (et notamment celle, assassine, des Cahiers... qui n’avaient pas vu le même film que Positif !). Cinq ans plus tard, nous vibrons au travail de la réalisatrice que l’on avait surtout vue de l’autre côté de la caméra (dans les séries Lupin ou OVNI(s), les films L’origine du monde, La fête des Mères...). Née en 1946, c’est un film plein de vitalité qu’elle nous propose en tentant de mettre ses acteurs vedettes en lumière : Stacy Martin [1], Pierre Niney (à contre-emploi dans le rôle d’un jeune dealer un peu manipulateur), Benoît Magimel, avec une mention toute particulière pour ce dernier qui tient là un excellent rôle (tout comme d’ailleurs dans un autre film, d’un tout autre genre, qui sort également en novembre, De son vivant).
Le synopsis laisse entrevoir que l’intrigue tournera autour d’un triangle amoureux. La réalisatrice offre de le découvrir grâce à un triptyque dont les points focaux et la localisation sont différents. Trois chapitres intitulés à l’écran 1. Paris, 2. L’Océan indien, 3. Genève ! Si cette construction est assez artificielle elle permet de déplacer le focus de l’histoire. Tout d’abord le couple Lisa et Simon à Paris, ensuite, trois ans plus tard, Lisa et Léo dans l’Océan indien et, enfin, à Genève, Lisa, Léo et Simon, en relation triangulaire. Bien sûr tout cela a un côté artificiel (mais dont on peut faire abstraction) tout comme les "hasards" qui feront que Simon reviendra dans le jeu (de quille ?) à partir du deuxième volet.
Il ne faut donc pas demander au film plus qu’il ne peut donner et accepter de voir une intrigue amoureuse qui questionne l’amour lorsque celui-ci est en danger, confronté à de mauvais choix, ou lorsque l’argent et la vie facile apportent une dimension supplémentaire. Car dans ce cas, une vie de luxe, avec de l’argent qui semble couler à flots (et avec l’élément supplémentaire que Léo est parti de rien, somme toute, comme Lisa). Le volet parisien semble parfois trop dense, voire touffu, car il doit amener au coeur du récit différents protagonistes, leurs interactions et expliquer comme ils prendront des décisions (parfois mauvaises). Le deuxième apporte une pierre supplémentaire à l’édifice avec la rencontre fortuite (étonnant hasard, mais bon, passons !) de Lisa avec Simon. Mais c’est que Lisa est maintenant mariée et que le couple est en quête d’un enfant indien (à adopter [2]... mais sans défauts !). Occasion de découvrir les atermoiements de Lisa, mais aussi la vie facile qu’elle a désormais.
Le troisième volet, à Genève, montrera l’importance de l’argent dans la relation entre Lisa et Léo (mais pas que... on ne va pas spoiler) dans une intrigue qui prendra à certains moments des apparences de film "policier" (mais apparences seulement). Il y aura plusieurs scènes qui potentiellement auraient pu apporter beaucoup plus de tension et être mieux développées (lorsque Simon vient cuisiner chez Léo à la demande de Lisa ; lorsque Léo demande à Simon de le conduire de nuit en voiture pour une affaire professionnelle !). L’on comprendra que l’on n’en dira pas plus, tout en précisant le côté artificiel de certaines situations et rebondissements. Mais peu importe si vous ne voulez pas trop en demander à un film "gentil et propre sur lui". Après tout, pourquoi pas ? Ce n’est d’ailleurs pas le reproche principal que nous faisons à Amants ! Bien sûr, celui-ci se laisse voir malgré certaines situations alambiquées et/ou cousues de fil blanc. Mais le problème tient au fait qu’il est difficile d’avoir de l’empathie pour les personnages (et en particulier ceux du triangle amoureux) sans pour autant remettre en cause leur interprétation (notamment celle de Benoît Magimel !). Et sans empathie, difficile de s’attacher aux personnages et à l’histoire qui nous est contée !