Synopsis : Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu’il crée quelque chose de spectaculaire pour l’Exposition Universelle de 1889 à Paris, mais Eiffel ne s’intéresse qu’au projet de métropolitain. Tout bascule le jour où il recroise son amour de jeunesse. Leur relation interdite l’inspire à changer l’horizon de Paris pour toujours.
Acteurs : Romain Duris, Emma Mackey, Armande Boulanger, Pierre Deladonchamps, Jeremy Lopez, Alexandre Steiger
Après Papa ou maman et Papa ou maman 2, Martin Bourboulon passe à un autre genre et quitte la comédie pour un biopic. Le casting laisse supposer un saut qualitatif et, si le film en jette car, outre Romain Duris, Emma Mackey et Pierre Deladonchamps, il y a madame Eiffel, ou plutôt la célèbre tour parisienne. Hélas, ce biopic nous laisse dubitatif. Tout d’abord parce qu’en matière de biopic, il semble bien que l’aventure avec Adrienne Bourgès, à qui serait dédiée la tour en forme de A, soit du domaine de la légende, comme l’explique Christine Kerdellant, journaliste et écrivaine, auteure du livre La vraie vie de Gustave Eiffel aux éditions Robert Laffont (lien vers le podcast de son interview sur France Bleu). En matière de "biographie historique", on repassera donc. En fait, le titre du film est ambigu : l’on peut s’attendre à un film grandiose sur la construction de la Tour Eiffel, ou en revanche, une biographie de Gustave Eiffel. Et, à l’arrivée, nous avons un film boiteux qui échoue à satisfaire l’un ou l’autre. Bien sûr, l’on voit des étapes de la construction de la tour, les difficultés techniques et mécaniques, les oppositions... mais ce n’est pas véritablement le coeur du film. Ce coeur se trouverait-il alors dans l’idylle amoureuse avec Adrienne Bourgès (dont on ne trouvera d’ailleurs aucune mention dans la notice Wikipedia) ? Un peu, probablement, si ce n’est un problème de casting. Ses fans l’auront découverte et appréciée dans l’excellente série Sex Education sur Netflix où elle interprète le personnage de Maeve Wiley (l’amie - et plus si affinité ! - de Otis Milburn, joué par Asa Butterfield). Hélas, si l’actrice âgée de 24 ans (*) lors du tournage peut entrer dans la peau d’Adrienne dans la vingtaine, en revanche, elle paraitrait beaucoup trop juvénile lorsqu’elle aura vingt ans de plus ! Est-ce que l’on a peur de la vieillir (alors que l’on semble avoir rajeuni Romain Duris de façon satisfaisante) ou de choisir deux actrices pour le rôle ?
Enfin, l’on passe des déboires au succès de la construction sans que vraiment l’on comprenne comment le changement s’est opéré. Si le film n’est pas désagréable à voir, une certaine déception est au rendez-vous.
(*) MAJ : sur ce thème, on pourra lire l’article de Paris Match :
"Eiffel : Le couple formé par Emma Mackey et Romain Duris, symbole de la culture sexiste au cinéma"