Synopsis : Sandra a fui l’emprise de son ex-mari possessif. Elle s’offre un nouveau départ et décide de construire de ses propres mains et sans économies une maison sûre et chaleureuse pour ses filles.
Acteurs : Clare Dunne, Harriet Walter, Conleth Hill, Cathy Belton
Phyllida Lloyd est la réalisatrice de Mamma Mia ! en 2008 et de The Iron Lady en 2011. Ces films étaient conventionnels et, sans être mauvais, n’avaient pas transcendé le septième art. Avec Herself , elle offre un film qui, pour conventionnel et classique qu’il soit, a des atouts pour lui, à commencer par le jeu de son actrice principale Clare Dunne, qui a également écrit l’histoire et participé au scénario.
Si le film a parfois des aspects de "feel good movie" (par exemple à la façon de Pride (de Matthew Warchus en 2014), il lorgne plutôt du côté du film social "à la Ken Loach" en traitant, à la fois du parcours intime et difficile d’une femme battue par son mari, et extime dans la mesure où elle est confrontée à la crise du logement en Angleterre mais également à la bureaucratie et à la justice (tant pour pouvoir se loger que pour la garde de ses enfants).
On ne peut que prendre fait et cause pour cette femme, confrontée à Gary (Ian Lloyd Anderson, qui a surtout tourné dans des séries télévisées) un mari violent et pervers (dans le sens où il ne montre pas sa violence face à son entourage et celui de son épouse). Comment pourra-t-elle se loger alors qu’elle n’a pas d’argent et qu’elle doit se contenter de faire des ménages pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses filles Molly (Molly McCann) et Emma (Ruby Rose O’Hara) ? Comment gérer la garde partagée (même si les enfants sont le plus souvent chez la mère) ?
Une opportunité vient à elle : pouvoir "auto-construire" son habitation (le scénario s’appuie ici sur une historie réelle) ! Devenir auto-entrepreneur de sa maison, grâce à un terrain mis à sa disposition par une des personnes chez qui elle fait le ménage. Une construction qui ne se fera pas sans embûches et qui la confronte aux difficultés juridiques, financières et surtout au caractère secret de la chose, face au mari et père. Une bonne partie du film fera découvrir l’évolution de ce projet. Comment celui-ci pourra-t-il évoluer ?
Si le film aborde des thèmes chers à Ken Loach, il est cependant d’une facture assez classique. Toutefois, il ne manque pas d’intérêt et l’on ne peut que s’enflammer devant l’enthousiasme de cette femme confrontée à tant de problème et sa résilience face aux difficultés, aux embûches sur la route.