Genre : Comédie, romance
Durée : 98’
Acteurs : Anaïs Demoustier, Valeria Bruni Tedeschi, Denis Podalydès, Anne Canovas, Bruno Todeschini...
Synopsis :
Anaïs a trente ans et pas assez d’argent. Elle a un amoureux qu’elle n’est plus sûre d’aimer. Elle rencontre Daniel, à qui tout de suite elle plaît. Mais Daniel vit avec Emilie... qui plaît aussi à Anaïs. C’est l’histoire d’une jeune femme qui s’agite. Et c’est aussi l’histoire d’un grand désir.
La critique de Julien
Présenté en séance spéciale à la Semaine Internationale de la Critique 2021 au Festival de Cannes, "Les Amours d’Anaïs" est le premier long métrage de la réalisatrice et scénariste française Charline Bourgeois-Tacquet, elle qui avait déjà dirigé Anaïs Demoustier dans son court-métrage "Pauline Asservie" (2018). Dans cette comédie romantique, Anaïs (Demoustier elle-même), la trentaine, est une étudiante en thèse qui vit à 100 à l’heure. Entre son petit copain Raoul (Christophe Montenez), qu’elle n’est pas certaine d’aimer, Daniel (Denis Podalydès), un homme d’âge mûr marié, et Emilie (Valeria Bruni Tedeschi), l’épouse écrivain de ce dernier, Anaïs donne beaucoup de place à l’amour dans sa vie, et sans doute un peu trop, de là à accorder moins d’importance à sa vie domestique, et professionnelle...
Comédie légère, à la fois pétillante dans sa première partie, langoureuse et sensuelle dans la seconde, "Les Amours d’Anaïs" dresse d’abord le portrait mouvementé et actuel d’une demoiselle bien de son époque, Anaïs, jouée avec fluidité et passion par le jeu espiègle Anaïs Demoustier. Pétillante, exigeante, mais quelque peu irresponsable, et systématiquement en retard, la jeune femme qui demande beaucoup à la vie, sans lui donner forcément en retour, risque d’en énerver gentiment plus d’un. L’autre moitié du film, plus pausée, se concentre alors sur des événements inattendus, et principalement sa rencontre avec une femme (après avoir batifolé avec son propre mari !). Anaïs va en effet tellement (se) projeter à travers celle-ci qu’il va naître un désir en(tre) elle(s), que Anaïs compte bien creuser, et réaliser...
Alors qu’il s’intéresse notamment à la lente et irrésistible attraction des corps, le film de Charline Bourgeois-Tacquet épouse les formes par l’idylle et les corps qu’il met en scène, autant qu’il contourne les obstacles, dans le sens où ceux-ci sont cités, mais jamais vécus et développés frontalement à l’écran, d’où une absence d’empathie, en plus de la personnalité pas très accessible de la demoiselle. "Les Amours d’Anaïs" reste ainsi en surface, telle que son anti-héroïne vit sa vie, jusqu’à ce que cette irrésistible attirance atomique pour Emilie la bouleverse. La cinéaste fait alors gagner là de l’intensité à son film, à mesure que celle-ci évolue, et se réalise devant nos yeux, aussi vibrante, éphémère et hors du temps soit-elle...