Genre : Horreur, thriller
Durée : 92’
Acteurs : Chris Rock, Samuel L. Jackson, Max Minghella, Marisol Nichols...
Synopsis :
Travaillant dans l’ombre d’une légende locale de la police, le lieutenant Ezekiel "Zeke" Banks et son nouveau partenaire enquêtent sur une série de meurtres macabres dont le mode opératoire rappelle étrangement celui d’un tueur en série qui sévissait jadis dans la ville. Pris au piège sans le savoir, Zeke se retrouve au centre d’un stratagème terrifiant dont le tueur tire les ficelles.
La critique de Julien
On croyait la franchise "Saw", créée par James Wan et Leigh Whannell, définitivement morte et enterrée, après huit épisodes... C’était presque vrai, jusqu’à ce que le comédien Chris Rock ait eu le malheur d’approcher le vice-président de Lionsgate, Michael Burn, avec un concept "original" pour renouveler la franchise "Saw" (qu’il apprécie tant), ainsi que sa carrière, au passage. Réalisé par Darren Lynn Bousman (à qui l’on doit déjà les épisodes 2, 3 et 4 de la franchise), "Spirale : l’Héritage de Saw" ne met cette fois-ci plus en scène des meurtres ignobles commis par John Kramer (Tobin Bell) dit "Jigsaw", mais bien ceux d’un admirateur, imitateur et petit rigollot de service, alors bien décidé à suivre ses pas. On y découvre alors le lieutenant Ezekiel "Zeke" Banks (Chris Rock lui-même) enquêtant sur la mort du détective Marv Bozwick, avec son nouveau partenaire William Schenk (Max Minghella), affecté par sa supérieure Angie Garza (Marisol Nichols). Sauf que les actes que Bozwick a subis ressemblent étrangement à ceux de John Kramer, pourtant décédé...
"Saw", c’est l’une des sagas horrifiques les plus rentables, populaires et tordues qu’il soit, ayant vu la naissance d’un nouveau genre, soit le "torture porn", tant apprécié par son imagination extrême gore, que par sa cruauté à l’apparence singulière. Car, étonnement, voir des personnes antipathiques souffrir le martyr, ça attire le public... Exit donc Tobin Bell dans le rôle du méchant bourreau, bien que son ombre plane sur cette intrigue policière descendant tout droit de ses atrocités, lui qui apparaît tout de même ici à l’écran sur des photographies. Mais les règles ont quelque peu changées (pour ne pas dire évoluées), alors qu’un pauvre lieutenant détesté par ses pairs, et fils d’un ancien chef de la police (Samuel L. Jackson), va vouloir, et dès lors devoir (après coup) se charger de l’enquête. Joué par Chris Rock, lequel en fait des tonnes, et ne cesse de crier et de froncer les sourcils, ce personnage, peu aimable, et trop sûr de lui, est assez pénible à supporter, lui dont les méthodes sont d’ailleurs assez douteuses. Le reste du casting n’est malheureusement pas assez développé, et ne sert à rien d’autre qu’à combler le vide, mais sans parvenir à le combler. Quant à l’antagoniste, son discours et ses réalisations ne sont guère crédibles. D’ailleurs, le spectateur devine très vite ici qui tire les ficelles du "jeu", tandis que le duo de personnages principaux parcourt sans cesse la ville en zigzag, à la rencontre des pires pourritures et responsables potentiels qui s’y cachent, lesquels pourraient être impliqués, de près ou de loin, par cette série de meurtres ciblés. Bref, rien de bien trépidant, ni de novateur...
À trop vouloir se situer dans l’héritage de "Saw", "Spirale" ne ressemble à rien d’autre qu’à une bête progéniture, à l’écriture complètement ratée, elle qui tente de nous piéger, mais en vain. Ça ressemble ainsi à une longue balade, aux indices criant, alors parsemée de rares scènes attendues, et, qui plus est, aux effets spéciaux pas toujours convaincants. Le "Saw" du pauvre, vous avez dit ? En tout cas un thriller policier téléphoné, et bas de gamme !