Genre : Film familial, animation
Durée : 95’
Acteurs : Domhnall Gleeson, Rose Byrne, David Oyelowo, James Corden, Margot Robbie, Elizabeth Debicki...
Synopsis :
Béa, Thomas et les lapins forment désormais une famille recomposée, mais Pierre a beau faire tout son possible, il ne semble parvenir à se débarrasser de la réputation de voyou qui lui colle à la peau (de lapin). S’aventurant hors du potager, Pierre découvre un monde dans lequel ses menus délits sont appréciés, mais quand sa famille risque tout pour partir à sa recherche, Pierre doit choisir quel genre de lapin il veut être.
La critique de Julien
Après avoir subi de nombreux retards par rapport à sa date de sortie initiale, la suite de "Pierre Lapin" (2018), toujours réalisée par Will Gluck, débarque enfin dans les salles de cinéma, elle qui est une fois de plus inspirée par le livre pour enfants "The Tale of Peter Rabbit", écrit et illustré par Beatrix Potter, et publié en 1902.
Sorti il y a trois ans, le premier film du nom était alors une aventure familiale champêtre et espiègle à souhait, doté d’une irrésistible animation. On y découvrait alors un drôle de lapin intrépide anthropomorphe, sa famille et ses amis animaux, vivant à proximité du cottage de Bea (Rose Byrne), bienveillante à leur égard, et passant son temps à peindre des images des lapins ainsi que de la nature environnante, dans la campagne londonienne de Lake District, tandis Pierre et compagnie s’en prenaient au vieux M. McGregor (Sam Neill), et volaient les légumes de son jardin, lui qui avait tué et mangé le père de Pierre. Tout ce beau monde vivait alors (on va dire) en harmonie, jusqu’à l’arrivée de Thomas McGregor (Domhnall Gleeson), neveu et héritier de McGregor, étant donné sa mort, lequel empêcha également Pierre et ses amis de se nourrir sur les terres lui appartenant désormais, tandis que Thomas se rapprocha aussi dangereusement de Bea, ce qui avait alors une furieuse tendance à agacer et à rendre Pierre (très) jaloux... Bref, la guéguerre était lancée !
Aujourd’hui, l’eau a coulé sous les ponts, et Pierre et Thomas ont fait la paix, tandis que ce dernier est marié à Béa, elle qui s’apprête à publier un livre de contes pour enfants basés sur Pierre et ses amis, alors que Pierre, lui, est consterné par l’image qu’on lui dépeint, surtout vis-à-vis de Nigel Basil-Jones (David Oyelowo), un éditeur impitoyable, assoiffé d’argent...
"Pierre Lapin 2" saute incontestablement sur les traces de son prédécesseur, mais sans véritable (prouesse de) suite dans les idées. Bien que cette aventure se déplace en ville, l’intrigue est en effet malheureusement beaucoup trop premier degré et prévisible pour pleinement séduire, alors qu’il faut attendre la seconde partie du film afin que la magie réopère enfin, à l’image de la "panique en ville" (sous-titre officiel du film), et du bestiaire, toujours aussi visuellement réussi. On prend alors toujours un malin plaisir à suivre les comportements et gaffes de ces animaux très expressifs, même si l’humour à, ici, un peu plus de mal à pointer le bout de son nez. D’ailleurs, cette nouvelle aventure se veut, dans son fond, plus mature, car elle repose essentiellement sur les thèmes de la famille et de la quête de soi, alors que Pierre est malmené par une confiance aveugle, et perdu dans ses états d’âme entre l’image que l’on voit de lui, celle qu’on attend de lui, et celle qu’il souhaite montrer de lui.