Genre : Comédie, horreur
Durée : 103’
Acteurs : Vince Vaughn, Kathryn Newton, Celeste O’Connor, Misha Osherovich, Uriah Shelton...
Synopsis :
Millie Kessler, dix-sept ans, tente de survivre dans les couloirs sanguinaires du lycée Blissfield et à la cruauté des élèves populaires. Mais lorsqu’elle devient la nouvelle cible du Boucher, le célèbre tueur de sa ville, sa dernière année d’école devient le moindre de ses soucis. Lorsque Millie et le tueur se réveillent dans les corps l’un de l’autre à cause d’un ancien poignard mystique, Millie apprend qu’elle n’a que 24 heures pour récupérer son corps avant que l’échange ne devienne permanent et qu’elle soit piégée à jamais sous la forme d’un maniaque. Le seul problème est que le Boucher a volé sa véritable apparence et n’a pas perdu son appétit pour le massacre. Avec l’aide de ses amis, Nyla, Joshua et Booker, Millie se lance dans une course contre la montre pour inverser la malédiction, tandis que le Boucher découvre que ressembler à une adolescente est la couverture parfaite pour une petite tuerie.
La critique de Julien
Après "Happy Birthdead" (2017) et sa suite "Happy Birthdead 2 You" (2019), Christopher Landon collabore une nouvelle fois avec Jason Blum et sa société Blumhouse Productions pour une nouvelle comédie horrifique en mode slasher, inspirée cette fois-ci du roman américain "Freaky Friday" de Mary Rodgers, publié en 1972. Alors qu’il a déclaré en novembre 2020 que l’héroïne de ses deux précédents films, Tree Gelbman (Jessica Rothe), et celle de son dernier film Mille Kessler (Kathryn Newton) "partagent définitivement le même ADN" et "se rencontreront un jour", "Freaky" débarque (enfin) dans nos salles de cinéma, lui qui était censé sortir au cinéma en novembre dernier. Coscénariste et réalisateur du film, Christopher Landon fait une fois preuve de beaucoup d’autodérision, et rends ici hommage aux films pour adolescents mettant en scène des meurtres commis souvent à l’arme blanche par un tueur psychopathe, parfois défiguré ou masqué, tels que dans "Scream" (1996) ou "Cherry Falls" (2000).
Dans "Freaky", Millie, une lycéenne de dix-sept ans, loin d’être populaire à l’école, ou à la pointe de la mode, va être la cible du tueur en série Barney Garris (Vince Vaughn), alias le "boucher", qui sévit à Blissfield. Cependant, la dague aztèque, appelée "La Dola", qu’il a volée chez sa précédente victime, et qu’il utilisera pour attaquer Millie, déclenchera un phénomène surnaturel, puisqu’ils échangeront de corps. La demoiselle devra alors trouver un moyen pour récupérer son corps. Mais plus difficile qu’à faire quand son apparence est celle d’un tueur recherché, tandis que Barney, lui, profitera d’être dans le corps de Millie pour continuer sa vague meurtrière. Heureusement, Millie, après avoir prouvé son identité à ses amis Nyla et Josh, pourra compter sur leur aide, avant minuit, heure où l’échange deviendra permanent...
Déculotté et parfois cru (surtout dans le vocabulaire employé), "Freaky" met en place une recette qui devrait faire fureur chez les adolescents, venus là chercher du thriller sanguinaire, saupoudré de comédie. Car ce film assume parfaitement ce qu’il est, et surfe sur un scénario d’échange standard des corps ne pouvant amener que des situations pour le moins cocasses. Vince Vaughn et Kathryn Newton s’éclatent alors dans leur rôle, le premier dans celui d’une demoiselle introvertie qui se retrouve dans la peau d’un tueur de deux mètres de hauteur, et la seconde dans la peau de ce tueur qui se retrouve alors dans le corps d’une demoiselle, lui qui va alors profiter d’elle, ainsi que lui rendre indirectement un service... En effet, Millie n’aura jamais eu autant de succès qu’en n’étant pas... elle-même, elle qui deviendra un véritable "avion de chasse" !
Le duo principal fait ici le job, accompagné par deux seconds rôles et meilleurs amis de Millie, joués par Celeste O’Connor et Misha Osherovich, respectivement noire et homosexuel. Ces deux-là, notamment dans le face-à-face avec le tueur en série (qu’il soit dans la bonne enveloppe corporelle ou non), sont responsables de quelques répliques très amusantes, sous l’effet de la panique, mais lesquelles ont un curieux regard sur l’actualité... Alors oui, l’écriture de "Freaky" n’est, en soi, pas si bête que cela, et donne à rire des clichés avec ironie et fougue, tout comme à toucher, sensiblement, au travers notamment d’une jolie scène improbable entre la maman de l’héroïne (Katie Finneran), veuve depuis peu et sombrant alors dans l’alcool, et le tueur en série habité par sa fille... Par contre, on repassera pour la cohérence globale de l’histoire, et son dénouement, forcément aussi prévisible, bien que jouant en chemin avec le spectateur... On souhaite en tout cas bonne chance à Millie pour essuyer, aux yeux de la justice, les innombrables meurtres absolument effroyables (et c’est encore peu dire) qu’elle a commis, bien qu’il ne s’agissait pas d’elle. On doute en effet que sa parole ait un poids devant un tribunal...