Synopsis : De combien de douleurs, de combien de vies se compose l’existence au Moyen-Orient ? "Notturno" a été tourné au cours des trois dernières années le long des frontières de l’Irak, du Kurdistan, de la Syrie et du Liban ; tout autour, des signes de violence et de destruction, et au premier plan l’humanité qui se réveille chaque jour d’une nuit qui parait infinie. Gianfranco Rosi l’illumine de rencontres et d’images de la vie quotidienne, et confère au récit une unité qui transcende les divisions géographiques. Un film de lumière fait de la matière sombre de l’Histoire.
Si, sur le papier, à lire le synopsis, le dernier documentaire de Gianfranco Rosi a tout pour inciter à être vu pour nous faire découvrir des vies sur des terres dont nous parlons peu et ne comprenons pas toujours pourquoi certains les fuient, à l’arrivée, nous arrivons aux mêmes sentiments qui furent les notre à la vision de Sacro GRA en 2014 et Fuocoammare (film qui avait séduit nombre de critiques et avait été primé lors des des 29e European Film Awards 2016). Nous avons vu des images, parfois très belles (esthétiquement et cinématographiquement parlant), certaines auraient pu illustrer des émissions consacrées à la nature, mais à part pour une scène, les émotions n’étaient pas présentes. C’est que faute de commentaire (soit écrit sur l’image, soit en voix off) le spectateur ne peut que tenter d’imaginer et de comprendre de quoi il s’agit, quand, où, qui, pourquoi ? Impossible de trouver une réponse, même si l’on peut se douter des intentions du réalisateurs, assurément bonnes mais sans clés de lecture. Comparaison n’est pas raison mais... c’est un peu comme si un réalisateur filmait des scènes dans Bruxelles, la Wallonie, la Flandre et particulièrement dans les "communes à facilité" sans dialogues, sans commentaire, sans explications et montrait son film à des habitants du Groenland !
A dire vrai, dans Notturno, une seule scène de quelques minutes nous a profondément ému, marqué, touché au coeur, celle où des enfants, pas encore ado, ou à peine, expliquent les exactions physiques, les tortures, les meurtres de membres d’Al-Qaïda, par la voix mais aussi en expliquant les dessins qu’ils en ont faits. C’est marquant. L’on ne peut oublier cela sans pouvoir imaginer l’horreur des situations. Et dès lors de regretter que tout le reste du film soit livré sans les clés nécessaires pour le comprendre. On ne cotera donc pas ce film et vous invitons à lire d’autres critiques de consoeurs et confrères plus positifs que nous.