Synopsis : Jean-Louis réalise en rentrant chez lui que son coeur s’est arrêté. Plus un seul battement dans sa poitrine, aucun pouls, rien. Pourtant, il est conscient, il parle, se déplace. Est-il encore vivant ? Est-il déjà mort ? Ni son ami vétérinaire Michel, ni sa femme Valérie ne trouvent d’explication à cet étrange phénomène. Alors que Jean-Louis panique, Valérie se tourne vers Margaux, sa coach de vie, un peu gourou, pas tout à fait marabout, mais très connectée aux forces occultes. Et elle a une solution qui va mettre Jean-Louis face au tabou ultime, photographier le sexe de sa mère (Hélène Vincent) !
Acteurs : Laurent Lafitte, Karin Viard, Vincent Macaigne, Hélène Vincent, Nicole Garcia
L’origine du monde, c’est d’abord un tableau de Gustave Courbet. Un nu explicite souvent censuré par le réseau social Facebook au prétexte de montrer une image sexuellement explicite (!) alors qu’elle est avant tout image d’un lieu de passage pour tout humain·e ! Serait-ce le tabou ultime dont fait état le synopsis du film ? Peut-être tant si nous pouvons imaginer "comment les choses de la vie se passent" il y a un tabou lorsqu’il nous faut imaginer nos parents nous concevant et notre mère nous mettant au monde. Le titre du film est donc, lui aussi explicite, et nous "voyons" de suite, ou du moins nous imaginons immédiatement ce dont il s’agit et cela même si nous n’avons pas vu... l’origine du film, à savoir une pièce homonyme de Sébastien Thiéry. Un auteur qui s’était fait remarqué il y a cinq ans en apparaissant dans le plus simple appareil lors de la 27e nuit des Molières. La nudité semble être un film conducteur chez lui, notamment dans la pièce de 2015 justement intitulée Deux hommes tout nus. Deux ans plus tôt, il créait... L’origine du monde dont voici le lien vers une critique (un extrait ci-après) :
Cet extrait, tout comme la bande-annonce en fin d’article donnent immédiatement le ton de la pièce et du film. Celui-ci est assez fidèle à la pièce, sauf pour le gourou joué ici par une femme et non plus un homme. A dire vrai, ce n’est pas dans ce registre que l’on attendait Laurent Lafitte pour son premier film comme réalisateur ! C’est que nous avons quasiment affaire à la transposition du boulevard au théâtre. Le film a d’ailleurs une mise en scène assez théâtrale et tient quasiment du huis-clos. Le quatuor d’acteurs et actrices se donne à fond, allant jusqu’à se mettre à nu, littéralement... et même complètement pour Lafitte et Macaigne.
Si l’on se prend au jeu et qu’on se laisse surprendre par la situation improbable de départ et la façon de résoudre le problème, l’on découvrira une succession de gags souvent désopilants. Et ceci grâce également à Hélène Vincent (souvenez-vous, dans La vie est un long fleuve tranquille) dans le rôle de la maman de Jean-Louis. Il ne faudra bien sûr pas trop demander au film. Il s’agit d’une comédie. C’est parfois lourd mais si l’on accepte les codes du divertissement et du boulevard, ce seront nonante minutes de détente que l’on ne se refusera pas dans ces temps de morosité Covid19 !