Synopsis : Depuis l’enfance, François (Jalil Lespert) a consacré sa vie au bois. Celui des arbres des forêts du Jura, qu’il connait mieux que personne. Il dirige la scierie familiale avec sa femme Noémie (Mélanie Doutey), et tous deux rêvent d’avoir un enfant sans y parvenir. C’est alors que François rencontre Patricia, qui vient de s’installer dans la région. Commence une liaison passionnelle. Très vite, Patricia (Louise Bourgoin) tombe enceinte. François vacille...
Acteurs : Jalil Lespert, Louise Bourgoin, Mélanie Doutey
Raphaël Jacoulot signe ici son quatrième long métrage. Son précédent Coup de chaud nous avait séduit alors même qu’il n’avait pas suscité l’enthousiasme du public et surtout de la critique. Nous y avions découvert un film dérangeant jusqu’au malaise.
Ici encore, le réalisateur explore les relations humaines et familiales dans la campagne. Il y est question de transmission : celle d’un bien, d’une entreprise familiale, une scierie, mais également de la vie. Il est question d’avoir un enfant, à deux (et nous sommes donc très loin de Enorme !). Mais que faire si le désir est là mais que la physiologie ne suit pas, en l’occurrence lorsque, malgré les traitements médicaux, sa femme, Noémie (Mélanie Doutey) s’avère incapable d’avoir un enfant. S’agit-il d’une stérilité physique ou plus probablement "psychologique » ? Toujours est-il que son mari va s’éprendre de Patricia (Louise Bourgoin), l’épouse d’un client. Jusqu’à ce que l’inattendu advienne. Un enfant s’annonce. Toute la "paternité rentrée" de François va se déployer. Mais comment gérer les conséquences ? C’est cela que le film va déployer jusqu’au terme (et l’on joue ici sur les multiples sens du... terme !).
Si l’on peut regretter une fin qui, à défaut d’être bâclée, gâche un peu ce qui précède, à avoir ce "travail" (et là aussi l’on peut jouer sur les divers sens du mot) sur la transmission (celle d’un héritage "matériel" mais aussi "biologique"), sur le désir d’enfant, la procréation assistée et l’adoption. Au service de ce récit, il y a trois acteurs qui donnent le meilleur d’eux-mêmes (en ajoutant que l’on a profité de la grossesse de Louise Bourgoin pour l’intégrer physiquement dans le film dont le tournage s’est calqué sur celle-là).
L’on déplore cependant qu’une partie du film donne parfois l’impression d’être un documentaire sur une scierie ! Enfin, il y a l’utilisation de plus en plus récurrente depuis quelques années d’images tournées à l’aide d’un drone. Comme si l’on se disait "on va tourner une demi-heure d’images avec le drone et on va les caler à quelques endroits du film, cela fera joli". Et donc, puisque le drone existe, utilisons-le, au risque de faire du drone pour faire du drone. Que ces remarques ne détournent cependant pas du film, un drame romantique français qui tire bien son épingle du jeu.