Synopsis : Vulnérables face à une réalité trouble et imprévisible, les personnages de Relatos salvajes, traversent la frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison amoureuse, le retour du passé, une tragédie ou même la violence d’un détail du quotidien sont les détonateurs qui poussent ces personnages vers le vertige que procure la sensation de perdre les étriers, vers l’indéniable plaisir de perdre le contrôle.
Acteurs : Ricardo Darín, Darío Grandinetti, Leonardo Sbaraglia, Julieta Zylberberg, Erica Rivas, Maria Onetto, Oscar Martinez.
Attention, il s’agit d’un film à sketches. A l’image donc de certains films italiens des années 60.
Ici, c’est un réalisateur argentin aux commandes. Il égratigne nos travers à l’aide de six sketches qui, s’ils sont inégaux dans la durée et la qualité, révèlent nos défauts lorsque nous poussons les choses jusqu’au bout... de leur (il)logique !
La morale n’est pas toujours sauve... sauf, peut-être dans le dernier (consacré au mariage) où finalement l’amour et le sexe emportent tout sur leur passage.
Le stress, l’injustice, les inégalités et les exigences du monde dit "moderne" démolissent des gens, déstructurent des relations. Certains dépriment plus ou moins fortement, d’autres craquent comme les héros (ou plutôt anti-héros) de ce film qui sont de nouveaux "sauvages".
Cela faisait plus de trente ans qu’un film à sketches a été retenu à Cannes pour la compétition (le précédent était Le sens de la Vie des Monty Python) et Relatos Salvajes est nommé aux Oscars 2015 dans la catégorie du Meilleur film étranger.
Comme la plupart des films à sketches, c’est inégal mais on prend cependant plaisir à voir ce film dont le réalisateur pousse jusqu’au bout chacune des situations. On prend en sympathie (au sens propre du terme : souffrir avec eux) les antihéros des temps modernes, confrontés à des situations qui, à défaut d’être ubuesques ou kafkaïennes n’en montrent pas moins l’absurdité et l’incohérence de nos sociétés dites modernes.
Il nous arrivera de rire (jaune... mais il s’agit d’humour... noir !) lors de certaines situations, certes poussées au paroxysme, dont nous pourrions peut-être un jour devenir des antihéros malgré nous... et, espérons-le, sur un mode plus mineur.
Mais n’hésitez pas à prendre plaisir à voir ce film. Ensuite... vous hésiterez peut-être avant de prendre l’avion ou de klaxonner une voiture trop lente qui vous précède et vous empêche d’aller votre rythme... ou même de prendre un repas dans le petit restaurant d’un bled perdu !