Synopsis : Arthur, 15 ans, a un coup de foudre pour Ouassima, qui ne le regarde même pas… Alors que lui n’a jamais pécho, elle sort avec Matt, le beau gosse du collège. Pour s’approcher d’elle, Arthur rassemble une bande de losers célibataires et lui propose de leur donner des cours de péchotage, à 10 euros la leçon. Dans les vestiaires de la piscine, débute alors un long apprentissage intime et collectif sur « les filles et l’amour : mode d’emploi ».
Acteurs : Paul Kircher, Inès d’Assomption, Ramzy Bedia, Vincent Macaigne, Sophie-Marie Larrouy, Renely Alfred, Max Fidèle, Théo Gross...
Les auditeurs et internautes savent que les comédies françaises, ce n’est pas trop notre ’trip’. Mais ce qui n’est pas la tasse de thé d’un critique peut, en revanche, satisfaire le public et conduire à un succès d’audience. L’affiche du film donne son genre (ou plutôt semble le donner) et est doublée de la mention "Quand ’Les beaux gosses’ rencontrent ’Sex Education’". Autant dire que l’on vise haut (en particulier pour la série diffusée sur Netflix). C’est donc en craignant beaucoup et en espérant un peu que le critique s’est rendu, masqué !, à la vision presse. Il a failli quitter la salle dans la demi-heure et est finalement resté sans le regretter. Est-ce à dire que la phrase d’accroche se voit vérifiée dans le film ? Non, ce n’est pas le cas et, d’une certaine façon elle est surfaite à défaut d’être véritablement trompeuse. Dans le même sens, on ne saurait trop inviter à ne pas visionner la bande-annonce (que vous ne trouverez donc pas au bas de cet article !). Si vous allez voir le film sur foi de la bande-annonce, vous serez déçus, car c’est en quelque sorte un autre film que vous verrez. Et si vous n’allez pas le voir à cause de la bande-annonce, vous aurez perdu quelque chose !
Le film est laborieux dans sa première demi-heure et peine à trouver ses marques. Quand celle-ci est passée (ainsi que la tentation de quitter la salle !) l’on découvrira quelque chose de plus intéressant, un autre regard sur l’adolescence et sur les relations avec les adultes. Mais tout particulièrement sur les amours adolescentes. Nous ne sommes pas dans le registre de Eté 95 ou de Call Me by Your Name, mais dans un film qui est parfois trivial, et à d’autres moments apporte d’intenses moments d’émotion.
Il s’agit ici du premier long-métrage d’Adeline Picault (également scénariste de son film). La plupart des jeunes acteurs n’ont pas ou peu tourné (comme, par exemple, Renély Alfred- Guigui). Pour notre part, rien de particulier à relever pour les acteurs adultes connus, mais nous avons été séduit par le jeu d’Inès d’Assomption et de Paul Kircher. Les autres adolescents ne déméritent pas, d’autant que ceux-ci sont dans une période où l’on n’est pas nécessairement à l’aise avec son corps et avec certaines scènes intimes. Il est probable aussi que le jeu des jeunes acteurs soit tributaire d’une tension entre un jeu "en roue libre" (probablement en partie en mode "vécu" ou fantasmé) et une direction d’acteurs qui n’a pas toujours la même rigueur (n’oublions pas qu’il s’agit ici d’un premier film). Toutefois le film a le mérite de ne pas verser dans le genre grivois qui est parfois l’apanage du genre. Le crédit en vient probablement au regard féminin de la réalisatrice et scénariste.
Pour son premier film, Adeline Picault nous offre un film avec des moments de faiblesse, mais aussi un certain nombre de scènes et de moments d’émotion. Les jeunes acteurs y sont pour beaucoup et leurs éventuelles maladresses apportent paradoxalement un certain charme et de l’émotion à T’as Pécho ?. Un film d’été et de vacances sans prétention, mais une réalisatrice à suivre donc.