Signe(s) particulier(s) :
– biographie sur la vie du musicien, chanteur et guitariste chrétien évangélique américain Jeremy Camp, et principalement sur sa relation amoureuse avec Melissa Lynn Henning, laquelle avait été diagnostiqué d’un cancer de l’ovaire peu de temps avant leur union ;
– cinquième long métrage des réalisateurs, scénaristes et producteurs américains de films chrétiens Andrew et Jon Erwin.
Résumé : Jeremy et Melissa filent le parfait amour lorsqu’ils apprennent qu’elle est atteinte d’une maladie incurable. Malgré l’incompréhension de leurs proches, ils décident de se marier et de lutter ensemble pour affronter cette terrible épreuve…
La critique de Julien
Tiré de l’histoire vraie du chanteur américain de rock chrétien Jeremy Camp et de son amour de jeunesse Melissa, "J’y Crois Encore" est le premier projet d’un accord conclu entre les frères Erwin et le studio Lionsgate, après le succès de leur film inédit "I Can Only Imagine", sorti il y a déjà deux ans, lequel était aussi à un biopic musical. Sorti aux Etats-Unis le 13 mars dernier, soit le dernier week-end avant la fermeture des cinémas (le pire en termes de recette engendrée depuis octobre 1998), le film est finalement arrivé en vidéo à la demande le 27 mars dernier sur le sol américain, en raison de la pandémie. Tandis qu’il est sorti également de la sorte le 26 juin dernier, ce drame musical chrétien a patiemment attendu la réouverture des salles de cinéma chez nous, puisqu’il y débarque ce 01 juillet, histoire de rameuter un certain public en force...
"J’y Crois Encore" met principalement en scène la rencontre en 2000 entre le musicien, chanteur et guitariste chrétien évangélique Jeremy Camp (activement impliqué dans la production du film) et sa première épouse Melissa Lynn Henning, alors qu’ils étudiaient ensemble à l’université. Coup de foudre instantané, les amoureux ont pourtant du faire face à la maladie, ce qui ne les a pas empêchés de se marier la même année. Et puis, bien évidemment, les frères Erwin filment comment cette épreuve a pu pousser Jeremy, fils d’un pasteur, à remettre en question sa propre foi, en pleine souffrance, elle qui ne l’a finalement pas endommagée, mais la renforcée. Et c’est sans doute là toute la force du film, soit de montrer que l’espoir subsiste malgré tout, et que l’amour est plus fort que toute peur, lequel se perpétue et se reflète à jamais. Bien entendu, Dieu tient ici une place importante dans ce discours, étant donné que ce serait lui-même qui aurait choisi la destinée de ce couple. Oui, n’oublions pas qu’il existe un but et un sens au travers de toutes les choses difficiles que nous traversons... Bref, tous ces mots sont bien pesés, car nous sommes ici en présence d’un film pro-christianisme, où la religion et Dieu tiennent une place centrale, voire essentielle ; le mal que ses protagonistes vivent étant ainsi pardonné, en son nom. Autant dire que cette vision, née d’une histoire vraie, ne risque pas de faire l’unanimité. De plus, au-delà du message, on ne peut pas dire que le film soit très ambitieux...
C’est la star de la série "Riverdale", K.J. Apa, qui interprète ici Jeremy Camp, lui-même également chanteur et musicien, lequel revisite d’ailleurs les chansons de l’artiste, dont son titre "I Still Believe" (qui donne son nom au film), qui fut la première chanson qu’il écrivit après sa mort sa son épouse, jouée par Britt Robertson ("Tomorrowland : À la Poursuite de Demain"), lesquels s’étaient déjà donné la réplique dans le film "A Dog’s Purpose" (2017) de Lasse Hallström. S’ils sont mignons tout plein, leur jeu manque malheureusement de nuance et de personnalité, tandis que leur drame est enrôlé dans une succession de clichés du genre (tout va trop vite !), et ici de chansons certes inspirantes, mais terriblement déprimantes. Dès lors, impossible de ne pas faire couler les larmes des (jeunes) demoiselles. Mais alors que l’issue est connue d’avance, les cinéphiles, eux, n’y verront là qu’une énième romance impossible à fleur de peau, où l’émotion est galvaudée par son manque d’originalité, car forcée et courue d’avance. Qu’à cela ne tienne, certaines spectatrices crieront (de toutes leurs larmes) au chef-d’œuvre, laquelle auront dès lors succombé à cette idylle, aux airs du film de Josh Boone "Nos Etoiles Contraires" (2017), la propagande religieuse en plus... Enfin, comme cerises en moins sur la gâteau, on citera les seconds-rôles, totalement absents, et la bataille contre le cancer, loin d’être finalement ici une priorité...
Prévisible dans la forme, mal accordé, les frères Erwin distillent leur message religieux au travers d’un film musical larmoyant qui, s’il prône l’espoir, est pourtant dépourvu de toute force.